Aujourd'hui, le profil des collaborateurs du secteur de l'assurance ressemble beaucoup à celui d'il y a cinq ans. Les progrès en matière de diversité restent faibles.
Publié en début d’année, le rapport sur la mixité et la diversité dans l’assurance permet de faire le point sur l’évolution de la branche. « Ce document s’inscrit dans le suivi d'un accord de branche signé pour la première fois en 2008 », rappelle Norbert Girard, Secrétaire général de l’Observatoire de l'Evolution des Métiers de l’Assurance. Ce rapport repose sur des données chiffrées, et ne peut donc retracer que ce qui est effectivement mesuré en termes de diversité. « Quatre thématiques sont visées : la parité hommes / femmes, l'intégration des jeunes, le maintien dans l’emploi des seniors et la place des personnes en situation de handicap déclaré » explique Norbert Girard.
La collecte et la compilation des données des entreprises de la branche prend du temps, et le rapport 2018 publié début 2019 retrace l’évolution du secteur entre 2011 et 2016. Dans la branche, les femmes constituent toujours la majorité, et de manière étonnamment stable, à 60,1% des effectifs en 2016 contre 59,1% cinq ans plus tôt, mais sont désormais plus souvent cadres. « En matière de parité, le rééquilibrage n’est pas seulement imputable à l’arrivée de femmes et aux départs d’hommes, mais aussi le fruit des politiques volontaristes déclinées dans les entreprises » estime Norbert Girard.
Du côté des jeunes générations, les cinq années écoulées n’ont pas changé grand-chose, et les jeunes de moins de 30 ans représentent toujours un salarié sur cinq (20,1% en 2016 contre 20,6% en 2011).
En termes d’âges, la variation notable se trouve chez les salariés seniors de plus de 60 ans, dont la proportion est passée de 2,8% à 4,8%. Dans la branche assurance, le recul de l’âge de départ en retraite a eu des effets comme ailleurs.
Enfin, l’emploi des personnes en situation de handicap continue à être très en retrait des obligations. En 2016, les personnes en situation de handicap déclaré représentaient 3,4% des effectifs contre 2,4% cinq ans plus tôt, ce qui représente un progrès notable. Un chiffre qui reste loin de l’obligation des 6% et qui reste en léger retrait de la moyenne nationale, puisque selon les chiffres de la Dares, le taux d’emploi direct des personnes reconnues handicapées en France de de 3,6% en 2016 (contre 3,1% en 2011). « Le chiffre sous-estime la réalité des choses, car il ne concerne que l'emploi direct de personnes en situation de handicap déclaré. L’emploi indirect, c'est-à-dire le recours à des ateliers protégés, par exemple, n'est pas comptabilisé ici » précise Norbert Girard. Ce dernier voit aussi un frein à l’embauche dans l’assurance. « Le niveau de formation initiale est souvent un frein à l'embauche de personnes en situation de handicap car on recrute a minima à bac + 2 voire bac + 3 dans l’assurance », explique Norbert Girard.
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