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La Mutuelle Audiens/Groupe Audiens : les raisons du divorce

mardi 5 juillet 2016
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Le 21 juin dernier, la mutuelle du paritaire Audiens, née en juin 2014 de la fusion de trois mutuelles professionnelles (MNPLC, Mudos et MAPS), a voté en AG son départ du groupe paritaire Audiens.

Cette décision inattendue a été officialisée le lendemain par un communiqué officiel du paritaire qui retournait du même coup le propos en annonçant que la Mutuelle Audiens « devait » quitter le groupe Audiens, ainsi que la MRSSC, mutuelle soeur qui abrite les activités du livre III - le centre de santé installé à Paris - avait pris la même décision.

Pour Audiens, quelles conséquences ? La mutuelle Audiens n’intervient qu’en santé, beaucoup en individuel - des retraités notamment - et a encaissé 52 millions d’euros de cotisations pour un résultat de 1,4 million en 2015. C’est beaucoup moins que l’institution de prévoyance qui pèse 284 millions de cotisations, en santé et en prévoyance, et qui porte notamment les régimes de branche, et de plus en plus les contrats collectifs, auparavant logés dans la mutuelle.

« Il existait des désaccords stratégiques depuis plusieurs années. Le groupe a ainsi décidé que le collectif relevait de l’institution de prévoyance et l’individuel de la mutuelle, alors que depuis l’ANI, l’individuel n’est pas porteur. Les discussions autour de la constitution du groupe prudentiel a amplifié les désaccords », explique Laurent Joseph, président de la mutuelle Audiens. « Le pôle mutualiste n’était pas reconnu dans le groupe. Nous ne devions avoir que 2 sièges sur 12 au conseil. Pourtant, les engagements financiers sont forts dans le contexte de solvabilité 2, et les mutuelles, si elles pèsent moins lourd en activité faute de développement, apportent une cinquantaine de millions de fonds propres à l’ensemble », poursuit Laurent Joseph.

La MRSSC, qui porte les activités du centre de santé (11,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015), a elle aussi décidé de quitter le groupe. Ce centre installé rue de Turbigo à Paris, qui propose des rendez-vous médicaux pour une trentaine de spécialités, une dizaine de fauteuils de soins dentaires et un centre optique, emploie une centaine de salariés sur un peu moins de 800 dans groupe. Une belle vitrine dont le groupe ne manque pas de s’enorgueillir. Une belle vitrine, mais un pôle d’activités déficitaires, pour lequel la Mutuelle Audiens était la seule à mettre la main à la poche semble-t-il. « Dans les projets du groupe figure l’ouverture d’un autre centre de santé dans le quartier de l’Opéra à Paris. Nous trouvons que c’est beaucoup trop proche de l’actuel centre, et que cela ne peut que nuire à son développement », précise Laurent Joseph qui souligne là un autre point de désaccord.

La rupture est donc décidée, reste à organiser la séparation… Qui peut être complexe, notamment parce que les moyens, locaux et salariés sont souvent mis en commun. « Il existe une association de moyens au sein du groupe, et tout le personnel est mutualisé », explique Laurent Joseph, qui précise que les deux mutuelles ne veulent pas vivre seules, et « mettent tout en oeuvre pour trouver un nouveau partenaire d’ici à la fin de l’année ».

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