Mutuelle : Avec Jaji, Klesia veut accélérer sur la transformation digitale
Dans un marché de la santé collective plus que disputé, Jaji fait le pari du mutualisme pour séduire et fidéliser les TPE/PME. Membre du groupe prudentiel Klesia, la jeune mutuelle veut désormais s’attaquer à la prévoyance.
"Trusté" depuis plusieurs exercices par de nombreux courtiers ou assurtechs, le marché de la santé collective fait aujourd’hui figure d’eldorado pour de nombreux opérateurs qui doivent jouer des coudes pour gagner des parts de marché. Dans ce contexte, Jaji navigue à contre-courant en s’inscrivant dans un projet différenciant.
Jaji est un projet d’intrapreneuriat de Quentin Sauvée, qui en 2020 a eu l’idée de créer une mutuelle avec un système d’information moderne. Le salarié de Klesia a obtenu le soutien de son groupe de protection sociale. Au lieu de créer une nouvelle mutuelle de zéro, Jaji a repris les agréments de la mutuelle Carcept Prev, qui était en run-off.
Jaji, membre du groupe Klesia
La mutuelle Jaji est membre de la Sgam Klesia Assurances depuis 2020. Elle bénéficie des moyens financiers, techniques et juridiques du groupe mais elle est opérationnellement autonome. Pascal Le Guyader, membre du conseil d’administration de l’association sommitale de Klesia est également président de Jaji. Olivier Noël, directeur général adjoint en charge de l’offre et de la stratégie de Klesia, est président de Jaji Conseil, la société de moyens qui porte les activités de la mutuelle.
Régie par le livre II du Code de la Mutualité, Jaji « porte son propre risque, développe, et gère l’intégralité de ses process, de la souscription au paiement de la prestation », explique Quentin Sauvée, CEO de Jaji. Et le directeur général d’évoquer des perspectives de synergie technologique qui pourraient bénéficier d’autres entités du groupe Klesia et d’autres acteurs mutualistes. Par exemple, la plateforme technologique de Jaji est utilisée en marque blanche et en version pilote par Klesia Mut’ sur des contrats de santé individuelle.
Petit collectif standard
Jaji est agrée pour opérer sur les branches 1 (Accident), 2 (Maladie), 20 (risques liés à la durée de la vie humaine – vie et décès) et 21 (nuptialité natalité). Klesia a participé à son financement en 2020 et 2023, lors de ses deux premiers cycles de financement. Fin 2022, Jaji disposait près de 24M d’euros de fonds propres.
« Nous sommes aujourd’hui actifs en santé collective et positionnés en direct sur 3 convections : Syntec / Publicité, Communication / Experts-comptables, précise ensuite Quentin Sauvée. Par ailleurs, nous mettons également à disposition notre plateforme technologique en marque blanche, pour le moment sur le périmètre individuel. Jaji vise ainsi une communauté de 3 000 entreprises adhérentes et engagées d’ici fin 2025 ».
Cap sur la prévoyance
Avec un chiffre d’affaires 2022 en hausse de 30,2% à 267.000 euros selon son dernier rapport SFCR, la jeune mutuelle cible essentiellement des TPE/PME des branches complémentaires à celle de Klesia, avec des garanties qui s’inscrivent dans les standards de marché. « C’est un choix assumé, nous ne voulons pas "réinventer la roue" mais plutôt mettre en avant nos valeurs mutualistes, notre vision du risque à long terme, et nos outils adaptés à une maîtrise intégrale de la chaîne de valeur et une expérience utilisateur moderne sans couture », explique ensuite son CEO. La mutuelle distribue ses contrats en direct ou en ligne, mais pas via le courtage.
Avec ses 65 salariés, Jaji explique désormais vouloir se développer sur la prévoyance collective en raison des conventions collectives demandant des garanties prévoyance en sus de la santé. L’activité permettra également à la mutuelle de gagner en rentabilité, « même si nos S/P en santé sont favorables », rappelle Quentin Sauvé. Pour 2024, Jaji appliquera des augmentations tarifaires en ligne avec le PMSS, en-dessous de la moyenne du marché.
Jaji souhaite également monter sur la santé du TNS afin de pouvoir couvrir les chefs d’entreprises comme leurs salariés. Fort d’une équipe opérationnelle composée d’environ 60 personnes (répartie entre Paris et Rennes), la mutuelle santé indique enfin avoir des besoins de recrutement en IT, en expertise métier, ou en développement de produits.
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