Mutuelle de Poitiers : Un chef d'entreprise s'enchaîne pour être indemnisé
Un chef d'entreprise de Richelieu (Indre-et-Loire) a décidé de s'enchaîner tous les jours devant le siège de la Mutuelle de Poitiers à Ligugé (Vienne) pour réclamer une indemnisation pour perte d'exploitation que l'assureur lui conteste.
Martial Léotard, à la tête de la SARL Les Ducs de Richelieu (réceptions et mariages), s'est enchaîné à un réverbère mercredi pour la deuxième journée consécutive, après une nuit de repos, pour réclamer 62.000 euros à l'assureur dans le cadre de la perte d'exploitation de sa société, liée à l'épidémie de Covid-19.
"Je suis couvert dans le cadre d'une fermeture administrative pour maladie contagieuse et donc pour épidémie... mais pas pour pandémie ! C'est ce que nous répond notre agent d'assurance à Loudun, parce que ce mot de pandémie a été enlevé des contrats depuis quelques années, alors que nous payons pour tous les risques, incendie, dégâts des eaux... On nous dit que si ça a avait été une simple épidémie, on serait couvert mais pas là, c'est inaudible pour le chef d'entreprise que je suis", a-t-il indiqué à la presse.
Selon lui, l'assureur n'aurait proposé qu'une indemnisation à hauteur d'1,7% du chiffre d'affaires, "dérisoire" selon le chef d'entreprise. Malgré une tentative de dialogue, la discussion a tourné court, chacun campant sur sa position.
Le directeur général de la Mutuelle de Poitiers, Stéphane Désert, est en effet allé à sa rencontre : "Nous appliquons nos contrats d'assurance", a-t-il indiqué, "la garantie perte d'exploitation ne peut pas fonctionner. Le risque pandémie n'est pas garanti. C'est un risque systémique qui touche tout le monde, que nous ne pouvons pas assurer financièrement".
Martial Léotard qui veut "aller jusqu'au bout", compte revenir tous les jours de la semaine, de 9h à 17h, en s'enchaînant jusqu'à obtenir gain de cause. Mardi, un restaurateur girondin qui se pensait lui aussi couvert par son assureur en cas d'"épidémie", a attaqué Axa en référé devant le tribunal de commerce de Bordeaux.
Une affaire similaire impliquant des restaurateurs du Beaujolais a été renvoyée mercredi à juillet par le tribunal de commerce de Lyon.
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