La Smeno a perdu plus de deux tiers de ses collaborateurs suite à la fin du régime étudiant de la Sécurité sociale. Protégée par un ratio de solvabilité très confortable, la mutuelle étudiante souhaite rester indépendante.
La Smeno, mutuelle étudiante basée au Nord-Pas-de-Calais et en Normandie, ne gère plus le régime obligatoire des étudiants depuis septembre 2019. De ses 85 collaborateurs, aujourd’hui il en reste uniquement 25, suite à la fin du régime étudiant de la Sécurité sociale. Même le directeur général, Guillaume Duprez, a rejoint les rangs d'une Caisse primaire d’assurance maladie.
Vincent Mazzucco lui succède en tant que directeur opérationnel depuis le 1er septembre. « Nous souhaitons rester indépendants parce que cette indépendance est la meilleure garantie pour continuer à servir les intérêts de nos adhérents. Nous nous adressons à un seul public et nous souhaitons rester dans notre cœur de cible », explique-t-il. La Smeno met en avant un ratio de solvabilité de 435%, sa bonne gestion, son ancrage territorial, ses 47 ans d’existence et ses 500 actions de prévention par an.
En 2018, la Smeno a encaissé 12,7 millions d’euros de cotisations. Elle protège 18.675 jeunes en complémentaire santé et a l’objectif d’atteindre les 20.000 adhérents dans 3 ans. Pour y parvenir, la mutuelle compte se développer dans d’autres régions comme la Bretagne ou le Pays de la Loire. De ses 8 agences, la Smeno en a uniquement gardé 4, dont une à Rouen, partagée avec la mutuelle Union des travailleurs (UDT) spécialisée sur les personnes âgées. En échange, la mutuelle étudiante va pouvoir également partager une agence de l’UDT au Havre.
Le 100% santé, pas pour tout de suite
« Nous avons fait le choix de ne pas entrer dans le 100% santé en 2020 parce que nous souhaitons préserver nos anciennes offres. Parmi nos quatre formules, uniquement la plus haut de gamme à 36 euros par mois sera responsable. Les trois autres, à 5,50€, 12€ et 24€ par mois seront non responsables », explique Vincent Mazzucco. En revanche, les adhérents à la Smeno bénéficient d’un forfait pour financer les protections périodiques des femmes, d’un forfait d’automédication et de la téléconsultation en partenariat avec Médecin Direct.
Comme d’autres mutuelles étudiantes, la Smeno souhaite investir sur le web pour avoir une présence et une visibilité nationales. En plus de la complémentaire santé, la mutuelle poursuit sa stratégie de diversification, notamment vers le logement. Depuis 2013, la mutuelle achète et rénove des logements. Aujourd’hui son parc immobilier est composé de 150 logements. Cette activité de bailleur étudiant représente entre 5 et 10% du chiffre d’affaires de la mutuelle.
Parmi les autres axes de différenciation, la Smeno a acheté la start-up d’e-learnig PrepEcn qui commercialise une application pour accompagner les étudiants dans des épreuves préparatoires. Par ailleurs, la Smeno est actionnaire minoritaire de Mesh Up, société spécialisée dans l’orientation professionnelle des jeunes.
Sur le plan assurantiel, la Smeno distribue des solutions de multirisques habitation ainsi que des assurances pour trottinettes électriques par l’intermédiaire du courtier grossiste S2C, ainsi que des assurances santé à l’étranger via le courtier Ava. La risque est porté par Axa, AIG Europe et Chubb.
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