L'agence d'évaluation financière Moody's a souligné lundi que le printemps exceptionnellement chaud et sec cette année en France pèserait sur les bénéfices des assureurs, sans toutefois avancer d'estimation.
« La sécheresse est un facteur négatif pour la note de dette des compagnies d'assurance françaises qui font face à des demandes d'indemnisation de récoltes plus élevées », ont souligné des analystes de Moody's dans une note. « Si la sécheresse se poursuit cet été, nous prévoyons de multiples cas de tassements (des sous-sols), entraînant des dommages aux bâtiments, ce qui se traduira par des demandes d'indemnisation encore plus élevées », précise Moody's.
Pour Moody's, les assureurs « ayant leurs racines dans le monde agricole, comme Groupama ou Pacifica, feront face à plus de demande d'indemnisation pour les récoltes », mais vu la part limitée de cette activité dans leur chiffre d'affaires, « l'impact devrait être limité ».
Bien plus inquiétante est la perspective des dommages que pourraient subir les bâtiments, dont l'évaluation sera longue et difficile. « Le coût de la sécheresse qui a ravagé la France entre juillet et septembre 2003 s'est élevé à 1M d'euros pour le secteur », a rappelé Moody's, pour qui le coût du tassement des sous-sols toucherait tous les assureurs multirisques, y compris Axa, Covéa, Groupama, Allianz, Macif, Generali et Maif.
« Il faut généralement des années pour déterminer le montant de ces demandes d'indemnisation, ce qui représente une importante difficulté pour l'évaluation des réserves dont auront besoin les assureurs en fin d'année. Les dommages dus à la sécheresse par le passé ont toujours été sous-estimés et ont mené à des renforcements substantiels des réserves », soulignent encore les analystes de Moody's.
New York, 13 juin 2011 (AFP)
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