Selon une étude publiée par l’ACPR, les assureurs considèrent l’intelligence artificielle comme un moteur de la transformation numérique, malgré l'émergence de nouveaux risques.
L’ACPR a livré les résultats de sa seconde étude sur la révolution du numérique dans le secteur de l’assurance. Alors que les assureurs s’ouvrent progressivement à l’écosystème innovant, la transformation numérique se traduit pour les assureurs par la révision d’axes stratégiques, d’après l’autorité. Les points identifiés sont la réflexion sur leur positionnement concurrentiel et leurs relations avec cet environnement, l’exploitation du potentiel technologique et la maîtrise des risques induits par la numérisation. La transformation interne fait aussi partie des points clés.
Dans un contexte de crise sanitaire, accélérateur de changement, la plupart des acteurs du marché se sont engagés dans la course à la numérisation. Néanmoins, l’étude identifie trois forces qui ont rapidement mis sous pression les assureurs. En effet, l’attente des clients dont l’usage digitale n’a fait qu’augmenter a poussé les organismes d’assurance à se saisir de la transformation numérique. Le contexte concurrentiel a quant à lui également joué un rôle dans cette montée en puissance avec la pression des assurtech qui ne cessent de naître, ainsi que le développement même des nouvelles technologies qui renouvellent notamment leurs perspectives en matière d’analyse de données.
L’IA au nom de la tarification et de la lutte contre la fraude
Du côté des assureurs, l’innovation jugée la plus prometteuse est bel et bien l’intelligence artificielle. Ils sont 83% à penser que l’IA va profondément transformer leurs processus internes. « Les assureurs ont ainsi concentré leurs efforts sur la numérisation de la relation client et intègrent progressivement les nouvelles technologies à l’ensemble la chaîne de valeur de l’assurance, tirant par exemple profit des outils d’intelligence artificielle pour améliorer la modélisation des risques ou les processus d’indemnisation des sinistres », peut-on lire dans le rapport de l’enquête. En effet, les domaines comme la tarification et la lutte contre la fraude apparaissent comme les plus susceptibles de bénéficier de ce type de technologie.
Le revers de la médaille
Bien que la transformation numérique ait d’ores et déjà prouvé son utilité, chaque médaille a son revers. De ce renouveau, les assureurs ont vu émerger de nouveaux risques opérationnels dont celui du cyber, de la fraude et le risque lié au déploiement d’algorithme de nouvelle génération. « Dans ce contexte, une des priorités des acteurs interrogés est de renforcer la résilience de leurs systèmes d’information, tout en améliorant leur modularité ainsi que leur interopérabilité, nécessaires au développement de nouvelles technologies », indique le rapport de l’ACPR.
En parallèle, de nouvelles technologies ont vu le jour faisant alors l’objet « d’explorations actives » de la part des acteurs du marché. Plus faiblement plébiscité, les assureurs interrogés estiment que l’impact des objets connectés sera faible sur leur activité à court terme, mais n’écarte pas pour autant leurs utilisations, puisqu’à plus long terme, ils y voient un moyen d’améliorer la prévention et de réduire les risques.
L’ère des partenariats
Longtemps perçu comme « des menaces susceptibles de changer la donne », les assurtech ont su se fondre dans le marché de l’assurance et notamment prouver leur légitimité. Désormais vu comme des partenaires ou des concurrents de niche, les assureurs développent de plus en plus de partenariats « susceptibles d’accélérer leur transformation numérique, de leur faire gagner en efficacité opérationnelle ou d’élargir la gamme de services proposés ». En effet, 100% des assureurs interrogés ont conclu des partenariats avec des acteurs innovants. « Certains augmentent leurs investissements dans les startup innovantes pour atteindre ces mêmes objectifs. Les modèles les plus nouveaux, tels que la "plateformisation", font l’objet de quelques explorations », explique l’ACPR.
Jamais mieux servi que par soi-même
En revanche, l’enquête de l’autorité montre que la plupart d’entre eux ont alloués des budgets dédiés à la transformation numérique en interne. « La majorité des assureurs interrogés se sont ainsi dotés d’une direction de l’innovation pour porter la démarche d’innovation de manière transverse et coordonnée, pour détecter et qualifier les nouvelles innovations (produits, services, technologies), synchroniser les entités entre elles, identifier les synergies, valider les projets et en assurer le suivi sur une base régulière (mensuelle ou trimestrielle) », peut-on lire dans le rapport. Les assureurs l’ont compris, nous ne sommes jamais si bien servi que par soi-même.
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