L'ouragan Irma a balayé une partie des Antilles françaises. L'île de Saint-Martin a été ravagée à 95% selon les autorités locales. La facture des dégâts matériels pourrait par conséquent être lourde.
L'ouragan Irma a frappé de plein fouet l'île de Saint-Martin ce mercredi 6 septembre avant de poursuivre sa trajectoire vers Porto-Rico et peut-être la Floride ce dimanche. Le dernier bilan fait état de 8 morts. « 95% de l'île a été détruite », selon Daniel Gibbs, président du conseil territorial de Saint-Martin.
Saint-Martin balayée par l'ouragan Irma #AFP par @rci_gp Rinsy Xiang pic.twitter.com/MSDNLkWgTP
— Agence France-Presse (@afpfr) 6 septembre 2017
Irma est l'ouragan le plus puissant ayant frappé Saint-Martin. L'île avait été touchée par Donna en 1960 et Luis en 1995. Mais les deux phénomènes avaient été classés en classe 4 sur l'échelle de Saffir-Simpson, quand Irma atteignait le niveau maximal, soit 5. Face à l'ampleur des dégâts, Emmanuel Macron à annoncé un "plan national de reconstruction (...) le plus rapidement possible".
La solidarité nationale sera mobilisée. Nous mettrons en place un fonds d'urgence et un plan de reconstruction. #OuraganIRMA
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 6 septembre 2017
Un faible taux de pénétration de l'assurance
Depuis 1990, les territoires ultra-marins sont intégrés au régime des catastrophes naturelles. Et depuis 2000, les dommages dus au vent sont intégrés dans la garantie des catastrophes naturelles lorsque la vitesse du vent dépasse 145 km/h pendant dix minutes, ou 215 km/h par rafales.
La garantie est en revanche acquise pour les détenteurs de contrat garantissant « les dommages d'incendie ou tous autres dommages à des biens situés en France, ainsi que les dommages aux corps de véhicules terrestres à moteur. […] ou si l'assuré est couvert contre les pertes d'exploitation », précise l'article L125-1 du code des assurances. En ce qui concerne Saint-Martin et Saint-Barthélémy, la difficulté provient du faible taux de pénétration de l'assurance.
En 2012, une étude d'impact avait été menée dans le cadre d'un « projet de loi portant réforme du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles ». Il ressort alors que « Le nombre de risques assurés dans les départements et collectivités d’Outre-mer reste limité, du fait notamment d’un taux de pénétration de l’assurance de 50% environ sur le segment des risques de particuliers ». L'étude détaille la répartition des risques par département (voir tableau ci-dessous).
Ce faible taux de pénétration a incité les pouvoirs publics à mettre en place un fonds de secours pour l'Outre-Mer. « Il s'adresse aux particuliers et aux petites entreprises à caractère artisanal ou familial dont les biens non-assurés ont subi d'importants dommages, aux exploitants agricoles ultramarins pour leurs pertes de fonds et de récoltes, et également aux collectivités territoriales pour les dégâts causés sur leurs équipements publics non-assurables ».
Ce dernier est alimenté par des crédits provenant du programme 123 « conditions de vie outre-mer ». En 2015, 2016 et 2017, il a été doté de 10M d'euros soit au total, 30M d'euros.
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