PER : Le gouvernement pleinement satisfait
Le PER a soufflé ses trois bougies le 1er octobre dernier. L'occasion pour Bercy de faire un bilan en forme de satisfecit.
Le 1er octobre 2019, le PER déferlait sur le marché français. Lancé dans le cadre de la loi Pacte, il visait avant tout à simplifier un secteur de l'épargne supplémentaire moribonde et peu attractive. Trois ans plus tard, le succès ne se dément pas comme l'atteste le point mensuel réalisé par France Assureurs sur l'état de la collecte.
Ce troisième anniversaire est l'occasion rêvée pour le gouvernement de tirer un premier bilan. D'autant plus qu'il est flatteur. « Le succès est au rendez-vous. Au 30 juin dernier, 6,2 millions de Français détenaient un plan épargne-retraite. C'est deux fois l'objectif que nous nous étions fixé pour la fin 2022, relève-t-on du côté du ministère de l'Economie. Les encours atteignent pour leur part 70Mds d'euros. C'est d'ores et déjà 15Mds d'euros de plus que ce que nous visions au 31 décembre prochain ».
Reste que ces encours sont essentiellement constitués de transfert d'anciens contrats. « Il est vrai que la principale manne financière de ces PER vient de transferts. Mais c'est logique puisque les sommes déposées sur les anciens contrats sont nécessairement plus élevées que celles versées sur des contrats qui n'ont que quelques mois d'ancienneté », rétorque Bercy.
Agrica manque à l'appel
Au-delà des chiffres, cet anniversaire marque également la mise en ligne d'un service destiné à lutter contre la déshérence. « L'ambition est de donner de nouveaux droits d'information aux retraités », plaide Daniel Labaronne. Le député est à l'origine d'une proposition de loi relative à la déshérence des contrats de retraite supplémentaire promulguée au mois de février 2021. « A la suite du vote de cette PPL, l'ensemble des opérateurs se sont mis autour de la table pour l'appliquer. Quinze mois après, le service est ouvert avec le dispositif « ''mon épargne retraite'' ».
Concrètement, il s'agit d'un nouvel onglet sur le site info-retraite.fr également disponible dans l'application. Les assurés pourront savoir s'ils sont bénéficiaires d'un contrat d'épargne-retraite. « Ce dispositif rassemble l'ensemble des contrats non liquidés, et pas seulement les PER, détaille Stéphane Bonnet, directeur du groupement d'intérêt public Union Retraite. Pour l'heure, nous avons 14M de contrats répertoriés, soit 94% du marché ».
« Nous atteindrons 100% d'ici la fin de l'année. Mais un gros acteur est très en retard pour livrer ses données. Il s'agit d'Agrica », lâche Bercy. L'enjeu est de taille. Selon un rapport de l'ACPR, qui date certes de 2018, les montants en déshérence en matière de retraite supplémentaire se monterait à 5,4Mds d'euros.
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