Philippe Saby (Solly Azar) : "La fin de la carte verte va freiner la non-assurance"
INTERVIEW - Philippe Saby, directeur général du courtier grossiste Solly Azar, livre son analyse sur la fin de la carte verte en automobile programmée pour début 2023. Entre économies, digitalisation et non-assurance, il subsiste encore quelques freins au futur dispositif.
La fin de la carte verte était-elle attendue par le marché ?
La suppression de la carte verte est une bonne nouvelle et elle était nécessaire. Il s’agissait d’un dispositif ancien qui avait déjà disparu dans de nombreux autres pays européens. En réalité cela ne représentera que de faibles économies, de l’ordre de 2 à 3 euros par assuré. A l’échelle du secteur qui compte 56 millions de véhicules couverts, c’est une économie de près de 150M d’euros. Elle servira à financer les dépenses numériques pour le développement du fichier des véhicules assurés (FVA).
Les opérateurs de la place sont-ils prêts ?
Même si nous attendons encore les décrets d’application, nous sommes prêts à digitaliser l’ensemble des process et à fournir aux assurés un espace client ou une application où il sera possible de générer instantanément en cas de besoin ou de contrôle son attestation.
Est-ce une nouvelle positive pour les assurés ?
Il y a un avantage certain à ce dispositif, c’est qu’il va nettement freiner la non-assurance. L’attestation papier permettait à certains conducteurs qui n’étaient plus assurés de faire croire qu’ils l’étaient encore durant plusieurs mois. Ce ne sera désormais plus possible puisqu’avec la dématérialisation de cette carte verte, l’attestation sera mise à jour tous les mois ce qui resserrera le filet sur les fraudeurs.
Quels sont selon vous les freins à la suppression de la carte verte ?
Mais il subsiste également quelques réserves, notamment en cas de contrôle à l’étranger. Les autres pays européens auront-ils eux aussi accès au FVA ? De même, en cas d’accident, comment remplir les informations relatives à l’assurance sans attestation papier ? Tous les assurés sauront-ils utiliser leur application ou générer un flashcode ? Aujourd’hui, 9 assurés sur 10 ne savent même pas ce qu’est le FVA…
Quoiqu’il en soit, il y a tout un travail de communication et d’évangélisation à faire auprès des assurés lors des prochains renouvellements avant la mise en place de ce dispositif fin mars 2023.
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