Le député de la Somme François Ruffin demande à Olivier Brenza, directeur général d’Aésio, de « reconsidérer » le plan social en cours de discussion.
Aésio a accumulé près de 130M d’euros de pertes en trois ans. Le groupe mutualiste a adopté un vaste plan de redressement, comme le précisait son directeur général Olivier Brenza dans nos colonnes. Le retour à l'équilibre est programmé pour 2025.
Pour y parvenir, la mutuelle du groupe Aéma travaille à la fois sur le redressement tarifaire de ses contrats et sur la réduction de ses frais de fonctionnement. Les contours du plan social « Elan 2025 » sont en cours de discussion avec les organisations syndicales. Sur un effectif global de 3.458 collaborateurs, Aésio a prévu 387 suppressions de postes et 444 mobilités géographiques ou fonctionnelles, précise la mutuelle.
Plan de départs volontaires dès 2024
Dès 2024, l’entreprise lancera un plan de départs volontaires. En fonction de son succès, le nombre de suppressions de poste pourrait être revu à la baisse. Par ailleurs, Aésio a prévu de supprimer 32 sites administratifs et de fermer 28 agences. A terme, la mutuelle souhaite conserver 12 sites administratifs et 238 agences sur le territoire national.
Un courrier adressé au directeur général
François Ruffin, député LFI-Nupes n’a pas attendu que le sort des collaborateurs soit décidé pour interpeller Olivier Brenza, directeur général de la mutuelle. Le député a pris la plume pour demander au dirigeant du groupe Aéma de « reconsidérer son projet, afin de ne pas fragiliser les salariés et leurs familles », selon le courrier daté du 16 juin dernier que nous avons pu consulter.
François Ruffin s’inquiète particulièrement du sort des salariés d’Amiens qui seraient réaffectés à Valenciennes, à 130km. « La CGT s’attend à ce que la plupart de ces mobilités soient refusées. On se dirige vers une hécatombe sociale avec des centaines de licenciements », écrit le député.
Un dispositif de "télétravail augmenté"
Interrogée sur ce courrier, Aésio indique que les collaborateurs de l’entreprise bénéficient d’un dispositif de « télétravail augmenté » qui permet de se rendre sur site de 2 à 4 jours par mois. « Cette option serait généralisée pour les collaborateurs concernés par une mobilité géographique », précise la mutuelle.
François Ruffin évoque par ailleurs les 480 millions d’euros "de fusions et d'opérations capitalistiques", faisant référence au rachat d’Aviva France. Le texte mentionne également le volume de fonds propres (1,4 milliard d’euros), ainsi que le bénéfice de 122 millions d’euros d’Aéma groupe en 2022. « Au vu de la situation, il me paraît inconcevable de faire subir les conséquences de vos décisions à vos salariés et adhérents, qui ne peuvent s’y résoudre », conclut le député. Le groupe mutualiste, de son côté, indique que « le plan social est nécessaire pour la survie de la mutuelle ».
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