Insatisfaite de la politique salariale d’Axa France face à la baisse de pouvoir d’achat, Force Ouvrière appelle à manifester les 28 octobre et 4 novembre prochains. De son côté, la compagnie avance la mise en place de plusieurs mesures en vigueur au 1er novembre.
Dans un récent communiqué, les sections Force Ouvrière d’Axa France s’inquiètent de la politique salariale de la compagnie dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat.
L’organisation syndicale alerte d’abord sur le montant des dernières mesures budgétaires prises par la compagnie à l’égard des salariés au regard des résultats financiers du groupe. « L’entreprise doit prendre conscience du mécontentement grandissant d’une immense majorité des salariés qui ne comprend pas, et n’accepte plus l’inertie salariale d’Axa au regard des résultats qu’elle enregistre. Si l’entreprise feint de comprendre les attentes des employés, les mesures prises restent accessoires et ne répondent pas aux attentes principales du personnel, explique Philippe Gensse, délégué syndical central FO Axa France à News Assurances Pro. Les dernières augmentations générales, différenciées par classe sont si anecdotiques qu’elles sont à peine visibles. Quant aux augmentations individuelles, chaque année 1 salarié sur 2 n’en voit jamais la couleur malgré une implication sans faille. Résultat, certains collègues se retrouvent avec des pertes de 4 à 6% de leur pouvoir d’achat sur l’exercice en cours. Il y a une incompréhension des salariés, toutes classes confondues, qui n’acceptent plus la situation et qui considèrent que, devant les résultats aussi spectaculaires de l’entreprise, la politique de redistribution des richesses se fait à leur dépend », ajoute-t-il.
Contacté par la rédaction, Axa France explique de son côté être « très attentive au contexte actuel d’inflation, et à l’évolution du pouvoir d’achat qui est une préoccupation légitime des salariés. Nous avons entamé les discussions salariales de manière anticipée avec les partenaires sociaux dès le 28 septembre dernier. Ces négociations se poursuivent actuellement afin de parvenir prochainement à un accord. Le premier tour des élections professionnelles d’AXA France aura lieu du 9 au 15 novembre. Dans ces conditions les prochaines réunions de négociation auront lieu le 17 novembre », poursuit la compagnie.
Intéressement vs participation
Dans ce contexte, Force Ouvrière pointe également le mécanisme d’intéressement et de participations de l’entreprise. « Axa ne trouve rien de mieux, à travers des accords successifs d’intéressement défavorables aux salariés, que de ne pas cumuler l’intéressement et la participation mais au contraire de soustraire, en intégralité, l’équivalent de la participation de l'intéressement calculé », écrit l’organisation syndicale dans son communiqué. « Nous souhaitons que Patrick Cohen, comme nous lui avons demandé, supprime un article de l’accord, qui prive chaque année l’ensemble du personnel de l’équivalent total de la participation », ajoute Philippe Gensse.
« Ne pas déranger »
Face aux récriminations de FO, Axa France avance de son côté plusieurs mesures mises en place ces dernières semaines. « En parallèle des négociations salariales, nous avons d’ores et déjà augmenté l’indemnité de télétravail de 50% à compter du 1er novembre. Nous avons également mis en place dès cet été des titres restaurants pour tous les collaborateurs en télétravail, avec une prise en charge de 60% par l’employeur. Le montant de ces derniers vient lui aussi d’être réévalué à effet du 1er novembre », explique l’assureur. Insuffisant pour Force Ouvrière. « Nous demandons donc aujourd’hui le versement d’un prime de 1 500 euros pour l’ensemble des salariés sans distinction et le rattrapage de leur perte de pouvoir d’achat avec une hausse générale de 6% des salaires », lance Philippe Gensse.
L’organisation syndicale a d’ores et déjà appelé à une opération sites vides les 28 octobre et 4 novembre prochains. FO demande notamment aux salariés aujourd’hui en télétravail de basculer leur outil de réunion Teams en mode « ne pas déranger » pour manifester. « Nous espérons qu’à l’occasion de la séance de négociation programmée le 17 novembre prochain, une séance que notre organisation a obtenue au sein d’Axa France, la direction saura répondre aux aspirations du personnel. Si au sortir de cette négociation, l’entreprise avait la mauvaise idée de jouer à un double jeu, alors nous n’aurions pas d’autre alternative que d’appeler à la grève avec des débrayages sur site », conclut Philippe Gensse.
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