RC médicale : Relyens souffre d’une sinistralité dégradée en 2020
Malgré ses efforts pour redresser les équilibres techniques sur la RC médicale, Relyens enregistre un déficit de 2,9 millions d’euros en 2020.
Relyens, groupe réunissant Sham et Sofaxis, continue à souffrir de la forte sinistralité en responsabilité civile médicale en France. Le groupe enregistre pour la deuxième année consécutive un déficit qui s'élève à 2,9M d’euros en 2020, contre 5,7M d’euros en 2019.
Le groupe enregistre pourtant une hausse des cotisations encaissées de 2,7% à 915M d’euros, dont 337M d’euros en IARD et 540M d’euros en assurance de personnes. « 2020 c’était une année de croissance, en matière de risque statutaire, dont le niveau de collecte atteint près de 500M d’euros. La politique de diversification lancée il y a 10 ans a porté ses fruits. L’assurance de personnes représente aujourd’hui près de 60% des activités. Notre portefeuille est équilibré entre les acteurs territoriaux (49%) et les acteurs du soin et médico-social (51%) », commente Dominique Godet, directeur général de Relyens.
La RC médicale en manque de rentabilité
La charge de sinistres brute atteint 477,4M d’euros, en hausse de 6% par rapport à 2019. Dominique Godet martèle depuis des années que le marché de la RC médicale en France est déséquilibré sur le plan technique. L'ACPR l'a documenté dans un rapport en 2019. Sham a décidé il y a deux ans de redresser ses résultats et d’arrêter d’encaisser sur ce marché en France. Le groupe a enregistré 162,5M d'euros de chiffre d'affaires sur ce segment dans l'Hexagone en 2020, en recul de 30M d’euros par rapport à 2019. En revanche, Sham a continué à accompagner les établissements de santé sur ce marché en Italie, en Espagne et en Allemagne.
« On subit encore le poids du provisionnement des marchés déficitaires souscrits de 2017 à 2019. Le Covid nous a amené à augmenter les provisions. On verra un certain nombre de réclamations arriver en 2021 et 2022. Nous comptabilisons 500 réclamations dans les trois pays (Italie, Espagne et France). Ce sont des patients pour qui la prise en charge s’est mal passée ; des pertes de chance de patients qui n’ont pas pu être soignés à cause de la mobilisation des établissements pour traiter le covid ; du personnel contaminé dans le cadre professionnel ou bien des décès de résidents suite à des contaminations en Ehpad. Compte tenu de cette nouvelle sinistralité, on a eu un provisionnement prudent dans nos comptes. Ceci dit, nous commençons à voir le redressement de nos marges, même si elles restent encore négatives », indique Dominique Godet.
En intégrant les activités de courtage et de services, Relyens atteint 488M d’euros de chiffre d’affaires. Le résultat financier progresse de 8,5% et s’élève à 69,8M d’euros. Les capitaux propres représentent 344,1M d’euros, tandis que le ratio de solvabilité se maintient stable, autour de 153%.
Parmi les perspectives des prochaines années, Relyens se prépare à la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires. Le groupe s’est associé à la MGEN pour adresser le marché des hospitaliers. Il est par ailleurs partenaire de la MGAS depuis trois ans pour couvrir les agents du ministère des Solidarités et de la Santé. Enfin, en tant que spécialiste du risque statutaire des collectivités, il compte également se positionner sur le marché des agents territoriaux.
Relyens souhaite par ailleurs accompagner ses clients dans une démarche de prévention de risques, notamment dans les domaines de la sécurisation du bloc opératoire, du risque cyber et du risque RH.
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