Reportage/Grêle : Sur le terrain avec un expert d'assurance
REPORTAGE - Deux semaines après le violent épisode de grêle qui a touché une large partie de l’Hexagone, News Assurances Pro a accompagné un expert sur le terrain. Entre constatation des dégâts et chiffrage des indemnisations, Warren, expert pour le cabinet Sedgwick, nous a laissé le suivre auprès de plusieurs assurés.
Vendredi 17 juin, il est 10h20 et sous un soleil de plomb, Warren, expert d’assurance au sein du cabinet Sedgwick, nous attend au pied d’un pavillon en plein cœur de la ville de Vichy (Allier). Deux semaines plus tôt, la station thermale a été violemment touchée par un orage de grêle qui ravagé une bonne partie des toitures de la ville et les experts d’assurance dépêchés sur place ont fort à faire.
[caption id="attachment_1502842" align="alignnone" width="1680"] Les toits de la ville de Vichy sont quasiment tous bâchés après l'orage.[/caption]Warren, arrivé tout droit de Bordeaux, en est déjà à son deuxième rendez-vous de la matinée quand il se présente chez une retraitée vivant seule. Son fils Denis, ancien chauffagiste venu à la rescousse après cette nuit d’orage, a bâché lui-même le toit de la maison où l’eau ruisselait dans le salon et dans les chambres de l’étage.
[caption id="attachment_1502808" align="alignnone" width="1680"] Warren constate les dégâts sur la toiture avec le fils de l'assurée.[/caption]« Nous allons d’abord faire un point administratif avant de faire le tour de la maison », explique Warren. L’expert liste les devis déjà établis par la propriétaire puis engage un état des lieux des pièces touchées : tâches au plafond, coulures, craquelures, cloques, tout y passe, y compris les combles… « Pour les trous sur vos lames de volets, il faudra prévoir un changement de tablier complet par un menuisier. Pour les peintures et la tapisserie, il faudra également refaire la pièce complète, précise-t-il ensuite à cette dame inquiète. De toute façon, je vais vous chiffrer l’ensemble des dégâts et l’envoyer à votre compagnie d’assurance. Voulez-vous que je vous l’envoie par mail ? ».
[caption id="attachment_1502845" align="alignnone" width="1680"] Warren fait le point sur les garanties avec ces assurés.[/caption]Comme elle n’a pas de mail, Warren lui propose de revenir pour lui expliquer et lui confie son numéro de téléphone et la référence de son dossier.
Une ville sinistrée
En chemin vers un nouveau sinistre à seulement quelques centaines de mètres, le paysage est surréaliste : de très nombreux toits sont bâchés, du verre jonche le sol et des dizaines de voitures garées dans la rue sont couvertes d’impacts. Warren nous prévient : « Vu le nombre de sinistres, les artisans sont difficilement disponibles et certains opportunistes peu scrupuleux proposent de bâcher des toits pour le double, voire le triple du prix normal… ».
Arrivé sur place, l'expert avait vu juste. La propriétaire qui nous accueille est accompagnée d’une équipe d’ouvriers à pied d’œuvre. Ces derniers, tout droit venus de l’Essonne, ont déjà changé les tuiles cassées et remplacé le faîtage de la bâtisse. Warren consulte les devis déjà réglés par la dame : « 2.500 euros pour un faîtage !? », s’étonne ce dernier devant l’artisan qui a visiblement gonflé la facture.
De son côté, l’habitante, stressée et dépassée par la situation, tente de faire passer la vétusté de sa charpente sur le sinistre. « Madame, nous n’avons pas le même chiffrage que ces messieurs qui sont déjà passés. De plus, mon rôle est de chiffrer la remise en état de votre habitation à l’identique. Le fait que votre charpente et que vos chevrons soient douteux n’ont rien à voir avec le sinistre et les dégâts causés par la grêle… ». Ferme mais bienveillant, Warren promet là encore d’envoyer rapidement son chiffrage à l’assurée avant de se rendre sur une nouvelle habitation sinistrée.
[caption id="attachment_1502825" align="alignnone" width="1680"] Warren, l'assurée et son artisan.[/caption]« Ma fille a des problèmes respiratoires »
Pour sa quatrième maison de la matinée, Warren investit une grande bâtisse de trois étages. Le plafond de la chambre de l’une des filles des locataires est en piètre état. Au milieu des jouets et assis à côté d’un château de princesse rose, l’expert improvise un premier chiffrage aidé du propriétaire qui, photos et devis sous la main, permet de faciliter les démarches.
« De mon point de vue, il n’est pas nécessaire de prévoir des assécheurs. Ce sont des machines très imposantes qui font beaucoup de bruit et qu’il faut laisser sur place deux à trois semaines. Au vu des températures actuelles, la pièce sera sèche aussi vite », explique Warren à la femme du locataire inquiète : « Je me demande s’il y a un risque que ma fille qui a des problèmes respiratoires reste dans cette pièce. Et la laine de verre qui a été mouillée, est-elle aussi efficace une fois séchée ? ».
[caption id="attachment_1502817" align="alignnone" width="1680"] Warren entouré du locataire, du propriétaire et du château de princesse.[/caption] [caption id="attachment_1502822" align="alignnone" width="1680"] Warren chiffre les dégâts dans chaque maison.[/caption]Après quelques photos complémentaires, l’expert Sedgwick repart vers sa dernière expertise de la journée. Arrivé sur place, le propriétaire de l’appartement en travaux qui nous accueille annonce la couleur : « J’ai eu beaucoup de chance par rapport à mes voisins… ».
Malgré quelques tuiles endommagées sur sa toiture, ce dernier n’a en effet subi aucune infiltration d’eau chez lui. Dehors, seuls quelques panneaux de sa verrière et son petit puits de lumière ont été endommagés. « J’ai déjà changé moi-même les quelques tuiles », explique-t-il ensuite. « Si je vous propose 250 euros pour votre toit, 50 euros pour les tuiles et 200 euros de main d’œuvre, cela vous convient-il ? », lui demande alors Warren. Le client est convaincu. « Tout le monde y gagne et cela évite de faire déplacer un artisan avec un devis qui coûtera au moins le double… ».
[caption id="attachment_1502818" align="alignnone" width="1680"] L'expert constate les dégâts sur la verrière de l'habitant.[/caption]La journée s’achève pour Warren qui regagne le bassin Bordelais. L’expert repart avec 5 nouveaux dossiers à chiffrer en détails rapidement. Il conclut : « les rapports d’expertises me prennent davantage de temps que mes visites sur le terrain. Suivant les régions et les artisans, je dois sans cesse comparer et ajuster les prix ».
Retrouvez ci-dessous d'autres photos et vidéos de cette journée en immersion avec Warren :
[gallery type="slideshow" size="full" td_select_gallery_slide="slide" ids="1502852,1502853,1502854,1502855,1502856,1502857,1502858"]Par Vladimir Benlolo & Thierry Gouby
À voir aussi
Xavier Gazay (Sedgwick) : "L’expertise reste une profession indépendante"
Expertise : Sedgwick boucle une nouvelle acquisition