La Mutualité française a plaidé vendredi pour un élargissement à tous les professionnels de santé des réseaux mutualistes, actuellement limités soins optiques, dentaires et d'audioprothèses.
"Les réseaux de soins ont démontré leur efficacité en termes de qualité de l'offre et de diminution du reste à charge des patients", a estimé Etienne Caniard, président de la Mutualité française lors d'une rencontre organisée par l'Ajis (association des journalistes d'information sociale).
"Il faut aller plus loin si l'on veut lutter efficacement contre le reste à charge" que doivent acquitter les patients, et permettre aux mutuelles de "contractualiser avec l'ensemble des professionnels de santé, notamment dans les domaines où les prix effectivement pratiqués ne correspondent pas aux tarifs de remboursement de l'Assurance maladie", a poursuivi le président de la Mutualité (regroupant la quasi-totalité des mutuelles).
"Il y a beaucoup moins de crispation" sur ce sujet, assure-t-il, prenant l'exemple des discussions en cours avec des syndicats de chirurgiens. La question d'"un reste à charge zéro" est au coeur de ces échanges. Il s'agit d'étudier la prise en charge des dépassements d'honoraires pour certains "actes indispensables à la population" afin qu'ils soient "accessibles". Cela passerait par "un engagement bilatéral", résume M. Caniard.
La loi limite les conventions entre professionnels de santé et mutuelles ou groupes de mutuelles aux seuls soins dentaires, d'optiques et d'audioprothèses. Les opticiens, chirurgiens dentistes et audioprothésistes engagés dans ces réseaux proposent aux patients, selon les cas, des lunettes, verres, prothèses dentaires et auditives respectant un cahier des charges prévoyant des critères de qualité et des prix inférieurs à ceux généralement pratiqués.
Les patients disposant d'une mutuelle, qui vont voir ces professionnels de santé conventionnés, bénéficient de prix plus bas et d'un meilleur remboursement par leur mutuelle, parfois du tiers payant. Selon des projections de la Mutualité, le recours systématique à ces réseaux représenterait 1,9Md d'économies au bénéfice des assurés.
Fin 2014, 55% des 38 millions d'adhérents la Mutualité avaient accès à un réseau optique et d'audioprothèse. Le taux chute à 29% pour les soins dentaires. La Mutualité indique ne pas disposer de données pour déterminer combien de ces bénéficiaires potentiels s'adressent effectivement aux professionnels des réseaux.
La Mutualité plaide aussi pour une réforme fiscale afin de diminuer le coût des contrats.
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