Reste à charge zéro : Des pistes pour améliorer la transparence en optique
Des offres sans reste à charge existent en optique, mais elles sont rarement proposées par les opticiens et elles présentent des niveaux de qualité variables. Créer des référentiels de qualité et proposer systématiquement un devis sans reste à charge font partie des propositions avancées par les réseaux de soins.
Offrir des lunettes sans reste à charge pour l'assuré est un objectif réalisable pour les complémentaires santé. Ce type d'offres existent d'ores et déjà au sein des réseaux de soins mais elles ne sont pas forcément mises en avant par les opticiens. Selon Carte Blanche Partenaires, seulement 30% des opticiens les présentent à leurs clients. « Certains opticiens proposent nos montures de notre offre Prysme sans reste à charge mais ils changent les verres pour augmenter leur marge. Le résultat est souvent une baisse de la qualité des verres », indique Jean François Tripodi, directeur général de Carte Blanche Partenaires.
Parmi les 2,5 millions d'actes d'achat de lunettes enregistrés par ce réseau de soins, seulement 2% correspondent à l'offre sans reste à charge. Leur succès augmente auprès des personnes avec de faibles garanties. Environ 33% des personnes bénéficiant d'une complémentaire santé au niveau plancher du contrat responsable choisissent l'offre sans reste à charge pour une correction simple. Elles sont 75% à opter pour cette solution dans le cadre d'une correction complexe.
Des référentiels communs
Des doutes sur la qualité persistent également. « Aujourd'hui, les clients disposent uniquement d'informations marketing et commerciales élaborées par les fabricants et les distributeurs qui ne leur permettent pas de comparer objectivement la qualité des produits. Nous proposons de créer un référentiel commun pour pouvoir comparer les verres et les audioprothèses sous un angle technique, tel que cela existe pour l’électroménager par exemple », suggère Jean-François Tripodi.
Carte Blanche Partenaires propose de réunir l'ensemble des acteurs au sein d'un organisme indépendant, sous l'égide du ministère des Solidarités et de la Santé, chargé de définir des référentiels de qualité communs en optique et audioprothèse. « Il faut une certaine liberté dans la définition des offres, notamment celles avec un RAC Zéro, mais nous demandons aux pouvoirs publics d'organiser la régulation de la qualité des offres du marché avec les différents acteurs », plaide Jean-François Tripodi, qui ne souhaite pas toucher au contrat responsables en optique.
Dans une note envoyé à la direction de la Sécurité sociale, cinq réseaux de soins (Carte Blanche Partenaires, Itelis, Santéclair, Sévéane et Kalivia) proposent un panier de soins en optique, dentaire et audioprothèse, sans reste à charge, et avec des critères de qualité précis.Rendre obligatoire le double devis
Carte Blanche demande également de rendre obligatoire la remise au client de deux devis, dont un sans reste à charge. « Les opticiens ont des obligations contractuelles vis-à-vis du réseau de soins, mais ce ne sont pas des obligations réglementaires. Nous demandons aux pouvoirs publics de réglementer l'obligation de présentation de l'offre sans reste à charge (optique, audio, dentaire) pour la rendre plus visible auprès des assurés. Ensuite, nous pouvons nous charger d'exercer le contrôle, car nous avons un service de contrôle et anti-fraude qui fonctionne bien », insiste J-F. Tripodi.
Enfin, les réseaux de soins souhaitent combattre le dénigrement de l'offre de reste à charge zéro fait par certains opticiens . « Il faudrait réunir les informations relatives au reste à charge zéro dans le cadre d'une affiche visible sur le lieu de vente, avec un message normé, car nous ne sommes pas là au moment de l'acte de vente », affirme J-F. Tripodi.
Manque de consensus avec la Mutualité française
Jean-François Tripodi, directeur général de Carte Blanche Partenaires, n'est pas favorable aux mesures proposées par la Mutualité française pour parvenir au reste à charge zéro. « Plafonner le remboursement des montures à 100 euros est une mauvaise idée qui n'aura pas d'impact sur le reste à charge de l'assuré. Aujourd'hui, les remboursements à 150 euros bénéficient aux contrats haut de gamme, souvent des contrats collectifs. Alors que les contrats individuels sont plutôt sur une garantie plus proche des 100 euros. Il n'est pas possible pour les assureurs de compenser entre les deux catégories de contrats, la faible marge des contrats collectifs, si elle existe, peut générer des excédents mais ceux-ci sont généralement reimputés dans le compte de l'entreprise, souvent mis en réserve pour anticiper des années plus difficiles. », conclut-il.
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