Résultats : 2013, dernière "bonne année" de la réassurance ?
Alors que les résultats nets de la réassurance ont atteint des sommets en 2013, les changements de marché pourraient peser sur les prochaines années.
C'est une absence qui a marqué l'année 2013, celle de grandes catastrophes naturelles. Sans occulter les inondations en Europe centrale et les classiques ouragans aux Etats-Unis, l'année 2013 a été, en termes de sinistralité pour la réassurance non-vie, une année "calme" en termes de sinistres assurés.
Dans une récente étude, l'agence de notation AM Best considère même 2013 comme "une année miraculeuse" pour la réassurance de biens et de services (P&C). Malgré un environnement de plus en plus concurrentiel, le flux de nouvelles capacités "alternatives" et les capacités élevées des grands réassureurs, un environnement de taux toujours très bas et la tendance des assureurs à maintenir un haut niveau de rétention, 2013 a vu les bénéfices augmenter à la faveur d'un ratio combiné qui s'améliore fortement.
Selon AM Best, le ratio combiné du secteur en 2013 a été de 88,6% au niveau mondial. Pour le seul « Big 4 » européen (Munich Re, Swiss Re, Hannover Re et Scor), le ratio atteint toutefois 91,4%, stable (91,3%) par rapport à 2012, les réassureurs allemands ayant absorbé une plus grosse part des inondations en Europe centrale, catastrophe naturelle la plus coûteuse en masse assurable de l'année 2013, avec un coût estimé de par Swiss Re 4,1Mds d'euros.
Bonne discipline des réassureurs en souscription et investissements
Mais dans l'ensemble, après une année 2011 noire (ratio combiné de 107,4% au global), le marché a pu engranger des bénéfices considérables (voir le reportage). A tel point que pour AM Best, il n'y a pas lieu de changer la perspective stable des notes du secteur... pour le moment.
"Les réassureurs ont montré une forte discipline sur du côté de la souscription comme du côté des investissements", écrivent les analystes. Toutefois, AM Best prévient qu'elle regardera de plus près le secteur à mi-année, après les renouvellements de juillet qui concernent avant tout le marché nord américain. D'autant qu'avril a révélé des tensions sur le marché. "L'équation offre/demande de trop de capitaux cherchant les mêmes opportunités n'a pas seulement mis la pression sur les prix de la réassurance, mais a aussi placé les regards sur les offres et conditions. Les renouvellements d'avril ont montré des placements pire qu'attendus, l'abondance de capacité à travers le monde pesant sur les négociations".
Tout le défi du secteur, depuis maintenant plusieurs années, est de retrouver des niveaux de tarifs rémunérateurs. Pour La réassurance non-vie, le salut a été dans la mise au point de traités assortis de plus de services et d'un accompagnement croissant. La mode n'est plus à la mise à disposition de capacités pures, mais à la mise en avant d'expertises. Et ce malgré les tendances des assureurs directs à conserver plus de risques ou à se laisser tenter par des titrisation de risque. Pour AM Best, les ILS (insurance-linked securities) "pourraient être le game-changer", l'élément capable de changer le cours de la partie, voire les règles du jeu.
Et si 2013 avait été la dernière année de la réassurance "classique" avant un vaste changement ? Les mois qui viennent apporteront quelques réponses à ces tendances.
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