Résultats 2018 : Activité en croissance pour le secteur de l'assurance
Mardi 26 mars, la Fédération française de l'assurance a dévoilé les résultats du secteur de l'assurance pour 2018. L'activité grimpe de 4% toutes branches confondues. Le ratio combiné en auto revient (enfin) sous la barre des 100%.
En 2018, les 280 entreprises adhérentes de la FFA ont dégagé un chiffre d'affaires de 220Mds d'euros, en hausse de 4% sur un an. Forte d'une année 2018 marquée par un regain de la collecte en assurance vie, c'est donc la branche vie (140Mds d'euros, +4,1%) qui porte une grande partie de la croissance de l'activité des entreprises régies par le code des assurances.
En assurance de biens et de responsabilité, la hausse s'établit à 2,9% pour un niveau de cotisations de 56Mds d'euros. « Elle est le fruit de la hausse du parc automobile (1 point) et des hausses de tarifs (1,9 point) », a souligné Bernard Spitz, président de la FFA, candidat à sa succession en juin prochain.
Le collectif supplante l'individuel
Enfin, en santé et accidents corporels, le chiffre d'affaires a gagné 5,6% à 24Mds d''euros. Un dynamisme à mettre au crédit des cotisations santé qui bondissent de 7% (12,9Mds d'euros) sur un an. « Il faut y voir des gains de parts de marché des adhérents de la FFA sur les autres familles », a précisé Arnaud Chneiweiss, délégué général de la FFA, balayant l'idée de hausses des prix. « Pour la première fois, la part des contrats collectifs est devenue majoritaire », a ajouté Bernard Spitz. Ils représentent désormais 52% des portefeuilles.
Côté sinistralité, le président a évoqué des records. Record de prestations versées en dommages (40Mds d'euros, +2,4%). Mais également record de prestations versées en santé/prévoyance (18Mds d'euros, +6,4%). En biens et responsabilité, la baisse de la fréquence en automobile est plus que compensée par la hausse du coût moyen des réparations et de la sinistralité en habitation. Sur ce dernier point, Bernard Spitz a évoqué la charge climatique de 3,2Mds d'euros qui a pesé sur les comptes des compagnies. « Chaque décennie, le coût moyen des sinistres cat' gagne 1 milliard d'euros », a-t-il rappelé.
Gilets jaunes, immeubles à Marseille, rue de Trévise, des évènements marquants
Parmi les sinistres marquants, la présentation des résultats du secteur de l'assurance fut l'occasion de revenir sur les manifestations des gilets jaunes et les accidents dits collectifs comme l'effondrement des immeubles à Marseille ou l'explosion rue de Trévise. La facture pour ces derniers a atteint 62M d'euros. Concernant les gilets jaunes, dont les dégradations se poursuivent sur 2019, le coût est estimé à 200M d'euros, dont 175M pour la perte d'exploitation. Un chiffre en hausse par rapport à celui annoncé il y a une semaine.
Pour autant, le ratio combiné en automobile, structurellement déficitaire, repasse sous la barre des 100% à 99,3% (-3,7 points). Mais dans le même temps celui de la MRH bondit de 3,7 points à 99,5%. « L'équilibre reste ténu », a commenté le président de la FFA.
La dépendance en ligne de mire
Bernard Spitz a salué « les résultats très satisfaisants de l'assurance dont la solidité s'est encore un peu plus renforcée en 2018 ». Sur le périmètre FFA, le ratio de Solvabilité grappille 7 points à 241%.
Parmi les dossiers à venir, le président de la fédération s'est attardé sur celui de la dépendance. « Nous allons moderniser le GAD. Il deviendra le must en la matière », lance-t-il. « Les administrations ne nous ont pas beaucoup ouvert les portes pour participer aux discussions, a ajouté Arnaud Chneiweiss. Mais nous prendrons toute notre part au débat. Certains pensent que cela relève du public, d'autres que l'épargne retraite suffira. La FNMF privilégie de son côté un système par répartition, quand nous, à la FFA, nous nous orientons plus vers la capitalisation. Le compromis serait un système hybride qui s'appuie sur la complémentaire santé ». Des propositions seront remises en ce sens dans les prochaines semaines.