Toujours tiré par l’international et la diversification, Relyens (Sham, Sofaxis, Neeria), enregistre un exercice 2019 mitigé. Malgré une hausse du chiffre d’affaires, le groupe voit son résultat net une nouvelle fois en repli et ne souscrit plus en RC médicale sur le marché français.
Relyens, qui coiffe les marques Sham, Sofaxis et Neeria, enregistre un exercice 2019 en demi-teinte. Le groupe mutualiste enregistre une niveau de primes collectées en hausse de 5% à 891M d’euros (378M d’euros en IARD et 513M d’euros en ADP). Côté chiffre d’affaires, les indicateurs sont aussi à la hausse (+6%) à 484M d’euros. « Nous sommes en croissance sur l’ensemble de nos marchés, sauf sur celui de la RC médicale des établissements publics de santé en France, où la marge technique s’est dégradée », explique Dominique Godet, le directeur général du groupe.
C’est l'un des trois facteurs qui expliquent le repli pour la deuxième année consécutive* du résultat net du groupe à -5,7M d’euros, en baisse de 135,625 %. « La baisse des taux sur les marchés financiers et un rechargement exceptionnel de 30M d’euros à la suite d’une décision jurisprudentielle défavorable ont également pesé sur le résultat net de Relyens qui devrait retrouver l’équilibre en 2020 », précise le dirigeant.
La RC Médicale en suspens
Du côté de la Sham donc, spécialiste de la RC Médicale des établissements de santé, l’exercice 2019 marque une rupture, notamment sur le marché tricolore. La société de tête de Relyens a décidé de résilier ou de revaloriser tous ses contrats techniquement déséquilibrés. « Nous renonçons depuis le début d'année 2020 à souscrire ce risque en France, en raison d’une tarification trop basse pratiquée par nos concurrents. Le marché est aujourd’hui techniquement déséquilibré avec des ratios combinés entre 130 et 150% », indique Dominique Godet, qui avait déjà alerté sur cette situation lors des exercices précédents. « Cela ne veut pas dire que nous sortons du marché, mais nous n’étendons plus notre portefeuille. Nous laissons partir près de 30M de chiffre d’affaires et préférons attendre que nos concurrents accumulent des pertes avant de revenir ».
En parallèle, la hausse de la charge sinistres générale du groupe (+24% à 449,2M d’euros sur l’année) vient conforter la position de Sham sur un marché de la RCM trusté par des acteurs anglo-saxons évoluant en LPS. « La capacité des assureurs traditionnels et domestiques demeure et Sham ou Axa sont capables de reprendre des positions aux bons tarifs. Malheureusement, il y aura un sujet d’indemnisation des victimes en cas de faillites ou de défaut des acteurs opportunistes et je crains qu'il ne faille attendre une nouvelle crise sur cette branche pour qu’un redressement tarifaire s’opère », prévient le dirigeant.
Poursuite de la diversification
Afin de poursuivre son plan stratégique 2021 et passer du statut d’"assureur" à celui de "risk-manager" des professionnels de santé, le groupe Relyens peut s’appuyer sur des résultats financiers performants, en progression de 25% à 64,3M d’euros sur l’année, et des capitaux propres, eux aussi en croissance à 343,6M d’euros pour un ratio de solvabilité à 154%.
Installé depuis peu en Allemagne, Relyens enregistre également une troisième implantation en Italie à Milan (avec Rome et Turin) et poursuit sa dynamique commerciale en Europe, notamment en santé et en social, que ce soit sur les établissements publics ou privés. Le groupe mutualiste est également en croissance sur le risque statutaire via les acteurs territoriaux, ces derniers représentaient en 2019 près de la 50% des primes collectées par le groupe. Relyens entend aussi développer davantage sa partie services (via Neeria) qui pèse aujourd’hui 13,4% du chiffre d’affaires.
Enfin, comme la majorité des acteurs de la santé, le groupe s’attend à être touché par la crise du coronavirus. « Il est difficile de mesurer l’impact lié au Covid-19 aujourd’hui, mais l’élargissement de nos champs d’actions**, notamment en Italie et en Espagne et l’augmentation de la sinistralité auront un impact pour Relyens. Nous anticipons pour 2020 un résultat dégradé, voire négatif », conclut Dominique Godet, qui craint notamment une explosion des demandes en RC employeurs.
* 25,7M d’euros en 2017 et 16M d’euros en 2018 ** extension de la RC Médicale pour les soignants bénévoles, garantie des personnels de santé qui évoluent hors de leurs fonctions habituelles, financement de campagne de tests, etc
À voir aussi
PSC : L'appel d’offres de la Direction générale de l’aviation civile est sorti
Prévoyance des agents territoriaux : Un risque de "régression sociale"
Agents territoriaux : Des arrêts de travail de plus en plus graves
RC Médicale : Les juges continuent d’avoir la main lourde