Le réassureur français Scor a annoncé vendredi un bénéfice en baisse au premier trimestre, sur lequel a pesé le réhaussement du coût de deux typhons ayant sévi au Japon en 2018.
Le groupe, dont l'activité consiste à assurer les assureurs, a vu son bénéfice chuter de 21% à 131 millions d'euros, soit un résultat légérement inférieur aux attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur un bénéfice de 139 millions d'euros sur la période, selon le fournisseur de données Factset. Ses revenus, exprimés en "primes brutes émises", s'affichent en revanche légèrement supérieurs aux estimations en frisant les 4 milliards d'euros.
Entre janvier et mars, Scor a dû revoir à la hausse le coût des typhons Jebi et Trami, qui ont sévi au Japon en août et septembre 2018. Avant impôts, ceux-ci ont alourdi les comptes de la branche dommages et responsabilités de 53 millions d'euros. En outre, d'autres catastrophes naturelles de moindre ampleur survenues durant le premier trimestre ont coûté 27 millions d'euros supplémentaires. Résultat, la rentabilité de l'activité dommages du groupe a été entamée, son ratio combiné qui représente le rapport entre les primes reçues et les réparations versées, grimpant de 2,8 point à 94,6%.
Plus cet indicateur augmente, moindre est la rentabilité, et au-delà de 100%, l'activité de l'assureur n'est plus rentable. Côté réassurance vie, l'autre activité majeure du groupe, les revenus ressortent en baisse de 1% à 2,26 milliards d'euros, affectés par des renouvellements moins fructueux de contrats. Cette publication de résultats intervient dans un contexte agité pour Scor, déclenché par une tentative avortée de rachat menée l'an dernier par l'assureur mutualiste Covéa, poids lourd du secteur en France avec ses marques Maaf, MMA et GMF.
Début septembre 2018, Covéa avait publiquement révélé ses intentions, ce qui avait fait bondir le cours de l'action Scor. Celui-ci était ensuite brutalement retombé fin janvier, après que Covéa, visé par une procédure judiciaire menée par Scor, a indiqué que ce rachat ne faisait plus partie de ses options stratégiques. En arrière-plan de cette confrontation Scor/Covéa, le fonds activiste CIAM, qui détient près de 1% de Scor, a engagé un bras de fer avec la direction du réassureur et plus particulièrement avec son PDG, Denis Kessler, auquel elle reproche une gouvernance insatisfaisante.
Le fonds CIAM compte en découdre durant l'assemblée générale du groupe, qui se tient vendredi matin, en déposant une résolution demandant la démisssion de M. Kessler du conseil d'administration au nom d'une gouvernance indépendante. Il appelle également les actionnaires à ne pas voter le niveau actuel de rémunération du patron de Scor, qui selon CIAM, "n'est pas justifié par rapport aux autres sociétés comparables".
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