Swiss Life France a dévoilé ses résultats pour le premier semestre 2020. L'assureur affiche une croissance de son activité et un léger tassement de son résultat opérationnel, essentiellement due à une contraction de la marge financière.
« L'entreprise a très bien résisté à la crise, lance Jean-Pierre Lassus, directeur financier de Swiss Life France. L'activité commerciale a été excellente malgré le Covid ». Un satisfecit qui se concrétise dans les résultats dévoilés par l'assureur helvétique ce jeudi 27 août. Son chiffre d'affaires gagne ainsi 7% par rapport au 1er semestre 2019 à 2.724M d'euros. Et toutes les branches participent à cette croissance, « ce qui nous met en décalage avec nos confrères », s'amuse Jean-Pierre Lassus.
Les résultats de Swiss Life détonent en effet dans une longue série de publications du secteur de l'assurance marquées, pour l'essentiel, par des baisses d'activités et autres dérochages de bénéfice net. Du côté de Swiss Life France, au contraire, tous les segments participent à la croissance du chiffre d'affaires.
Toujours plus d'unités de compte
En assurance vie, vaisseau amiral de l'assureur, les primes collectées atterrissent à 1.810M d'euros (+9%), « essentiellement tirées par les activités retraite », précise le directeur financier et plus particulièrement par le PER individuel. « Nous sommes à 200M d'euros d'encours sur le PERin, indique Eric Le Baron, directeur général de Swiss Life Assurance et Patrimoine. Cela représente environ 12% de parts de marché. Mais attention à la lecture de ce chiffre. Car sur les 1,6Md d'euros collectés par le marché, une partie substantielle provient de transferts intracompagnies, ce qui n'est pas notre cas ».
Surtout, Swiss Life France poursuit sur sa stratégie largement orientée sur les unités de comptes. Elles comptent pour 58% du chiffre d'affaires réalisé par l'assureur au 1er semestre en vie (+12 points par rapport au 30 juin 2019). Cela permet à la compagnie d'améliorer la valeur de ses affaires nouvelles de 13%.
La sinistralité en prévoyance se dégrade
En santé/prévoyance, la tendance est identique. Le chiffre d'affaires progresse de 5% à 710M d'euros, porté par l'assurance collective « l'une de nos cibles prioritaires », pointe Jean-Pierre Lassus. Sans surprise, sous l'effet du confinement, la sinistralité s'améliore nettement. Le ratio combiné passe ainsi de 98,9% à 93,8%. « Nous avons toutefois noté une dégradation de la charge de sinistre en prévoyance, en raison des arrêts de travail car nous avons beaucoup de TNS en portefeuille. Et nous commençons à ressentir les effets des impayés », ajoute le directeur financier.
Enfin, en dommages, malgré la baisse des volumes de 5% durant les 2 mois de confinement, le chiffre d'affaires gagne 5%, notamment grâce aux partenariats et aux flottes auto. Pour les mêmes raisons qu'en santé/prévoyance, la sinistralité s'est nettement amélioré. Le ratio combiné repasse sous la barre des 100% à 95,8%.
Tensions sur les marges financières
Cette belle dynamique est ternie par un tassement de 8%, à 125M d'euros, du résultat opérationnel. « Mais c'est essentiellement la conséquence d'une dépréciation de nos marges financières. Elles ont été divisées par deux sous l'effet des soubresauts des marchés financiers », explique Jean-Pierre Lassus. A cela s'ajoute une hausse des coûts d'acquisition. « Mais c'est une bonne nouvelle. Cela signifie que notre production en vie est de qualité. Et nous nous y retrouverons sur nos marges futures », ajoute le directeur financier.
Enfin, les mesures de solidarité et de soutien mises en place durant le crise sanitaire, ont également pesé sur le résultat opérationnel souligne Swiss Life France ajoutant qu'il a participé à hauteur de 8M d'euros au fonds de solidarité abondé par la Fédération française de l'assurance.
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