INFOGRAPHIES - Le groupe Covéa a dévoilé ses résultats pour l'exercice 2021. Son niveau d'activité dépasse les 19Mds d'euros. Un montant historique.
Décidément l'exercice 2021 réussit aux acteurs mutualistes. Alors que Maif affiche des résultats jamais vus en 88 ans, le groupe Covéa, tutoie également des niveaux historiques. Le groupe, qui coiffe notamment MMA, Maaf et GMF, enregistre un chiffre d'affaires de 19Mds d'euros. La comparaison avec 2020 (+14,7%) est nécessairement flatteuse, tant l'exercice fut chahuté par la crise de la Covid. Pour autant, en jetant un œil sur l'exercice 2019, la performance est bel et bien au rendez-vous (+9,6%). « C'est le montant le plus important jamais réalisé », lâche Maud Petit directrice générale finances du groupe.
La France, qui pèse 80% de l'activité de la Sgam, participe largement à la fête. En assurance de biens et de responsabilité, l'activité bondit de 5,2% sur un an et franchit la barre des 10Mds d'euros. Toutes les branches concourent à la croissance. Sur le marché des particuliers, les primes gagnent 3,3%. Côté entreprise, le surcroit d'activité se porte à 7,8%. Enfin, la protection juridique s'envole de 3,8%.
En assurance de personnes, la dynamique commerciale est encore plus marquée. Les primes acquises augmentent de 36,5% par rapport à 2020. Dans le détail, la santé/prévoyance gagne 4,6%. En revanche, Covéa nage à contre-courant en assurance vie. Certes, la collecte brute bondit de 37,5%. Mais le collecte nette est négative de 175M d'euros. La collecte nette de 572M d'euros en unités de compte n'aura pas compensé la décollecte de 747M d'euros sur le fonds euros. Mais surtout, les primes en réassurance vie et santé atterrissent à 1.489M d'euros portées par l'activité historique (+42,6%) et la souscription des traités avec Scor Life Ireland et Scor Global Life Reinsurance.
La diversification en réassurance se poursuit donc avant l'intégration de PartnerRe prévue pour le milieu de l'année 2022. « L'activité de réassurance n'est nouvelle chez Covéa. Cela fait 65 ans que l'on en fait, souligne Paul Esmein, directeur général adjoint de la Sgam. L'acquisition de PartnerRe va permettre un développement significatif. C'est ce que nous recherchons, pour diversifier nos activités. Mais aussi pour comprendre et accompagner la transformation de la matière assurable ».
L'acquisition de PartnerRe avance bien
A ce sujet, la contestation de l'opération entre Covéa et Exor par un collectif emmené par Didier Calmels n'inquiète pas outre mesure les dirigeants du groupe français. « Je constate que ce sont des personnes récemment converties au mutualisme, ironise Paul Esmein. Ca ne remet nullement en cause l'acquisition. L'histoire, même très récente, montre qu'une mutuelle a parfaitement le droit de racheter une société commerciale. Tout ça n'est absolument pas sérieux ».
Le calendrier reste inchangé. L'opération doit aboutir dans le courant du premier semestre de cette année. Covéa vient d'ailleurs de notifier la commission européenne sur ce sujet. La Sgam compte d'autant plus sur ce rapprochement, que la diversification en réassurance fait partie des objectifs de son nouveau plan stratégique 2022-2024. Ce dernier prévoit par ailleurs 600.000 contrats supplémentaires d'ici fin 2024. 200M d'euros seront mobilisés sur l'intelligence artificielle et la robotisation. Enfin, le ratio combiné cible, sur le durée du plan, est fixé entre 97% et 98%.
Le développement de la réassurance pèse sur le ratio de solvabilité
En 2021, il s'établit à 97,1%, en amélioration de 3,7 points par rapport à 2020. En revanche le ratio de solvabilité décroche de 43 points à 351% au 31 décembre dernier. « Le développement de l'activité de réassurance mobilise du capital et coûte quelques dizaines de points, explique Maud Petit. Nos fonds propres ont augmenté plus vite que l'exigence de capital, mais il y a une distorsion par rapport la progression significative de l'activité du groupe ».
Le groupe affiche ainsi un résultat net de 838M d'euros, multiplié par 2 sur une année. Il vient directement nourrir les fonds propres. Ces derniers passent de 16,4Mds d'euros à 17,2Mds d'euros. Par ailleurs les taux de rendement des placements grappille 0,3 point à 2,3%. Covéa compte ainsi 114Mds d'euros d'actifs (+2Mds d'euros). « Nous ne sommes pas exposés à la Russie, la Biélorussie ou l'Ukraine, souligne Olivier le Borgne, directeur général investissements. Les effets concernent plutôt l'inflation et les effets du conflit sur les taux d'intérêt. Mais nous disposons d'un portefeuille obligataire avec une partie courte qui nous offre une importante capacité de réinvestissement ».
Si le groupe sort d'un exercice de bonne facture, le PDG du groupe Thierry Derez, signale « que le contexte appelle à faire face avec modestie. Bien des choses prévues ne se sont pas passées : les faillites en cascade, le chômage à un niveau extravagant. La question que nous devons nous poser est comment pouvons-nous faire face ? Nous devons être solides sur le plan financier et au sein des équipes du groupe. Mais aussi avoir une capacité d'investir au plus près des attentes ».
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