Scor a dévoilé ses résultats pour le 3e trimestre 2021. Le réassureur poursuit son redéploiement sur le P&C, tout en se désensibilisant aux activités volatiles comme les Cat' Nat'.
Scor renoue avec ses niveaux de chiffre d'affaires et de résultat net d'avant la crise. Sur les 9 premiers mois de l'année, le réassureur français dégage un bénéfice net de 339M d'euros (+151,1% sur un an) et 13,047Mds d'euros de primes brutes émises (+10,1%). « L'activité sous-jacente du groupe est positive. Les marges sont en très nette hausse. Nous sommes sur des marchés porteurs et nous avons des clients prêts à payer davantage pour se couvrir », analyse Laurent Rousseau, le tout nouveau directeur général de Scor, lors d'une conférence de presse téléphonique.
Pour autant, le groupe continue de pâtir de la volatilité de son exposition aux catastrophes naturelles. La charge de sinistres liée au Cat' Nat' pèse, à elle seule, 14,8% sur un ratio combiné qui s'est dégradé de 2 points à 102,7%. « Nous donnons la priorité au développement sur le P&C. Mais ce ne sera pas dans les catastrophes naturelles », pointe Laurent Rousseau.
Les inondations survenues en Europe ont ainsi coûté 206M d'euros à Scor. Pour l'ouragan Ida, la facture monte à 137M d'euros. « Le souci sur ce segment commence dès l'assurance primaire. Sur les traités proportionnels, nous sommes alignés avec le sort des assureurs. Sur le non-proportionnel les hausses de tarifs ne suffisent pas encore à compenser la sinistralité. Nous nous attendons à des hausses de tarifs à 2 chiffres cette année, mais nous risquons d'arriver à des situations dans lesquelles, les assurés ne pourront plus les accepter », prévient Jean-Paul Conoscente, directeur général de Scor Global P&C. « La volatilité des catastrophes naturelles ne se reflète pas dans les prix du marché », ajoute Laurent Rousseau.
Afflux de liquidités
L'ambition du groupe est de retrouver une répartition de son activité orientée à 60% sur le P&C et à 40% sur la réassurance vie. Au 3e trimestre 2021, le dommage pesait 48% de son activité. Et pour y parvenir, le groupe peut compter sur un flux important de liquidités. Et notamment, la rétrocession d'1Md d'euros de ses activités vie à Covéa dans le cadre de l'accord de conciliation passé entre les 2 acteurs au mois de juin dernier. Cette afflux de liquidités a ainsi gonflé le ratio de solvabilité du réassureur à 225% au 30 septembre 2021, soit au-delà de la fourchette de 185%-220% prévue dans son plan Quantum Leap.
Parmi les pistes de diversifications, Laurent Rousseau a évoqué des branches comme le crédit-caution ou encore l'assurance primaire. Le cyber figure également au menu des segments regardés de près. « Les tarifs sont très hauts car l'offre du marché ne satisfait pas la demande. Mais nous irons de manière prudente car nous sommes face à un risque systémique », tempère Jean-Paul Conoscente.
Le niveau de liquidité du groupe s'établit à 16% au 3e trimestre 2021. Au-delà de la réorientation de son portefeuille de contrat, le groupe souhaite profiter de cette manne pour réinvestir sur des obligations corporate ou des actifs réels comme l'infrastructure, l'immobilier et le private equity. « Notre objectif est de ramener ce niveau de liquidité à 9% d'ici la fin de l'année », précise le directeur général de Scor.
Enfin, le groupe se lance dans un nouveau programme d'achat d'actions de 200M d'euros. Ces actions seront annulées une fois rachetées. « C'est un point de cohérence. Le groupe soigne ses actionnaires », conclut Laurent Rousseau.
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