Résultats 2022 : Matmut cherche la voie de la diversification

mercredi 19 avril 2023
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INFOGRAPHIES - Le groupe Matmut dévoile ses résultats pour un exercice 2022 marqué par les cat' nat' et l'inflation. Il jette également les bases de sa stratégie sur la PSC des fonctionnaires avec Mgéfi.

« Nous avons subi des facteurs externes qui ont surtout pesé sur la sinistralité, plus que sur les résultats ». A l'heure de dresser le bilan de l'exercice écoulé de Matmut, Nicolas Gomart, directeur général de la mutuelle évoque en premier lieu les catastrophes naturelles. La facture fut particulièrement lourde pour le secteur. 10,6 milliards d'euros, soit presque trois fois plus que la moyenne sur la dernière décennie.

Forcément, pour un groupe largement porté sur l'assurance dommages, la note aussi est salée. Elle a grimpé de 20% par rapport à 2021. Ce qui représente un surcoût de 379M d'euros dont 200M d'euros supplémentaires pour les tempêtes, la grêle et la sécheresse. Par conséquent, le ratio combiné net non vie s'envole. Au 31 décembre dernier, il atterrissait à 105%. En hausse de 6,2 points sur un an. Par chance, comme l'expliquait Nicolas Gomart à notre micro, le groupe a bénéficié d'une bonne dynamique commerciale. Elle se matérialise par l'arrivée, en net, de 59.275 nouveaux sociétaires et de 110.060 nouveaux contrats, tous segments confondus.

Le chiffre d'affaires gagne quant à lui 3,1% et flirte avec les 2,5Mds d'euros (2,47). A l'exception du volet épargne/prévoyance, toutes les branches participent à la croissance.

Sur le volet prévoyance, le groupe prévoit toutefois d'accélérer. « Avec la santé et l'épargne, cela fait partie des piliers de notre stratégie », souligne le directeur général du groupe. Ce dernier lancera d'ailleurs un nouveau produit de garanties décès, incapacité et invalidité à destination des pros et des TPE au mois de mai prochain. « Auparavant, nous nous appuyions sur des partenariats. Nous le faisons en interne désormais », poursuit le dirigeant.

La PSC des fonctionnaires dans le viseur

S'agissant de partenariats, la mutuelle rouennaise surfe également sur le développement de Cardif Iard, sa coentreprise créée avec BNP Paribas. Cette dernière dégageaient 206M d'euros en 2022 (+18%). Pour savoir si elle est rentable, Matmut renvoie à BNP Paribas, actionnaire majoritaire et groupe coté, peu loquace sur la question.

La mutuelle parvient, de son côté, à dégager un résultat positif. Il s'établit à 46,9M d'euros, en net recul sur un an (-46,7%).

Au-delà des aspects financiers, l'exercice 2022 fut également marqué par l'arrivée de la Mgéfi dans le giron de la Matmut. L'arrimage à la Sgam est officiel depuis le 1er janvier dernier. Si le résultat 2022 de la mutuelle de la fonction publique s'est effondré en 2022, elle nourrit de grandes ambitions dans le cadre de la réforme de la PSC. « Notre première ambition est bien évidemment de sécuriser notre marché historique dans le cadre de la PSC. Nous avons un taux de pénétration de 82% au sein de la population du ministère des Finances, rappelle Christian Pasquetti, directeur général de Mgéfi. Mais nous souhaitons également diversifier notre activité et élargir notre marché historique au gré des partenariats. Nous avons un flux d'adhésions de 25% à 30% qui viennent d'autres fonctions publiques ».

La fonction publique territoriale semble être un premier terrain de jeu. La mutuelle santé s'apprête à lancer une offre digitale dédiée dans le courant du 2e semestre. Le directeur général assure par ailleurs être d'ores et déjà en discussion avec de potentiels partenaires. Y compris dans la fonction publique d'Etat.

Pour le groupe Matmut, avant même le déploiement de sa stratégie de développement sur le protection sociale des fonctionnaires, l'arrivée de la Mgefi lui fait faire un bond dans la diversification de son mix activité. Alors que fin 2022, l'assurance IARD pesait encore 78% de son chiffre d'affaires, l'apport de Mgéfi fait descendre cette proportion à 70%. « Nous sommes devenus le 4e acteur mutualistes en santé », avance Nicolas Gomart. Reste maintenant à savoir comment le jeu des alliances dans la fonction publique rebattra les cartes sur l'assurance santé.

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