A fin juin 2023, Swiss Life France annonce un chiffre d’affaires de 3,4Mds d’euros, en recul de 4% et un résultat opérationnel de 163M d’euros, en augmentation de 26%. L’assureur justifie le ralentissement de son activité vie en raison d’une « plus grande sélectivité des affaires nouvelles ».

Dans la foulée de sa maison mère, la filiale française de Swiss Life a présenté ses résultats semestriels. Après des années de forte croissance, l’activité de Swiss Life France se rétracte de 4% au premier semestre 2023. L’assureur suisse a collecté 3,4Mds d’euros de primes dans l’Hexagone. Malgré cette baisse de régime, la rentabilité a considérablement augmenté. Le résultat opérationnel de 163M d’euros bondit de 26% par rapport à celui de juin 2022.

L’assureur suisse est confiant sur l’avenir, notamment en raison de la qualité des affaires nouvelles. La marge de service contractuelle (CSM) des contrats d’assurance vie, qui correspond à une estimation des bénéfices futurs, ressort à 3,1M d’euros, en augmentation de 6% par rapport à juin 2022.

L’assureur explique que trois éléments contribuent à cette performance : Tout d’abord, la progression de l’activité fees et commissions portées par la collecte nette en unités de compte en assurance vie et l’activité de produits structurés de Swiss Life Banque Privée. Ensuite, la hausse du résultat financier. Enfin, l’assureur indique un résultat en baisse sur l’assurance santé et prévoyance pénalisée par la sinistralité. Cette charge de sinistres a été compensée par une moindre sinistralité en assurance dommages.

« Cette performance nous permet de consolider la croissance des dernières années portée par la loi Pacte », déclare Jean-Baptiste Guyader, directeur financier de Swiss Life France. Le dirigeant évoque également plus de « sélectivité dans les affaires nouvelles en épargne retraite ».

Ralentissement en assurance vie

En vie, Swiss Life France annonce une collecte brute en baisse de 8% à 2,25Mds d’euros. La part des unités de compte progresse de 1 point et s’établit à 63%, très largement supérieure à la moyenne du marché (40%). La collecte nette reste positive, à 912M d’euros alors que celle de l’ensemble du marché de l’assurance est de 4,1Mds d’euros sur la période.

Après avoir été « les champions de la loi Pacte » et d’avoir bénéficié d’un « effet d’aubaine sur les transferts en 2020 et 2021 » de contrats d’épargne vers des PER, Swiss Life s’attendait à un « effondrement de l’activité », selon Eric Le Baron, directeur général de Swisslife Assurance et Patrimoine. La baisse de 8% sur la collecte brute est donc moindre que celle que l’assureur anticipait.

Eric Le Baron évoque par ailleurs une « faible décollecte sur le fonds euros » et affirme la stratégie pour Swiss Life de maintenir l’attractivité de son fonds euros dans le contexte de hausse de taux actuel. Il félicite enfin son réseau d’agents généraux qui a réussi à maintenir la collecte nette à flot. L’assureur qui réalise aujourd’hui 70% de son activité via le courtage souhaite augmenter la part de son réseau d’agents généraux et la porter à 40% d’ici 5 à 10 ans.

Bond d'activité en santé prévoyance

En santé prévoyance, le chiffre d’affaires bondit de 9,5% à 949M d’euros. Après certaines années d’effort commercial sur le collectif standard, Swiss Life France a remis l’accent sur les contrats individuels. L’assureur souligne l’augmentation de 25% du chiffre d’affaires en assurance collective standard et la belle performance de 9% en santé individuelle et de 8% en prévoyance individuelle.

Seule ombre dans le tableau, la dégradation du ratio combiné en raison d’une augmentation de la sinistralité. Le ratio combiné en santé et prévoyance bondit de 8 points et atteint 101%. Pierre François, directeur général de SwissLife Prévoyance et Santé, évoque le niveau toujours élevé des dépenses de santé liées au 100% santé, ainsi que l’augmentation (en fréquence et en coût moyen) des dépenses hospitalières et des consultations.

En prévoyance, Swiss Life observe une augmentation des arrêts de travail, y compris sur des professions libérales. « Les cotisations en santé et prévoyance vont suivre cette dérive significative, avec des évolutions moyennes plus élevées que l’année dernière, au-dessus de l’inflation dans certains cas », souligne Pierre François.

En assurance dommages, le chiffre d’affaires s’élève à 218M d’euros, en recul de 2%. « Nous avons arrêté certains partenariats en auto et MRH, mais nous continuons de nous développer sur le multi-risque professionnel et les flottes auto », précise le directeur financier. La rentabilité en assurance dommages s’améliore sensiblement après un premier semestre 2022 plombé par quelques sinistres corporels graves. Le ratio combiné ressort à 94%, en amélioration de 6 points par rapport à juin 2022.