Société Générale Assurances affiche des indicateurs au vert pour l'exercice 2023. Le bancassureur entend accélérer sur sa branche protection.

« 2023 est véritablement une très belle année, se félicite Philippe Perret, directeur général de Société Générale Assurances à l'occasion d'une conférence de presse. Nos indicateurs sont très bons ». Un satisfecit qui tranche avec le bilan du groupe dont le PNB – équivalent du chiffre d'affaires – refluait de 7,6%.

Car côté assurance, la météo est au contraire au beau fixe avec un PNB de 620M d'euros en croissance de 22% sur un an. Si l'on raisonne en chiffre d'affaires pur, Société Générale Assurances engrange 13Mds d'euros de prime en assurance vie (+4%), sa principale branche. En protection, qui regroupe l'assurance dommages et la prévoyance, l'activité frôle les 2Mds d'euros (1.965M d'euros). Là aussi, elle grimpe de 4% par rapport à 2022. Sa contribution au résultat du groupe bondit quant à elle de 21% à 358M d'euros.

Ces évolutions, qui atteignent parfois deux chiffres, n'empêchent pas le directeur général de vouloir accélérer et trouver de nouveaux relais de croissance. « En dommages, nous avons des marges de progression significatives », affirme-t-il. Avec 906M d'euros d'activités sur ce segment, il est en effet encore loin de figurer parmi les cadors du secteur contrairement à l'assurance vie où le bancassureur fait partie du peloton de tête avec 13Mds d'euros de collecte brute et 136Mds d'euros d'encours (+4%) au 31 décembre dernier. Et nul doute que les 3,31% de rémunération moyenne sur ses fonds euros lui permettront a minima de conserver ses positions.

Au-delà des réseaux et des frontières

Société Générale Assurances souhaite ainsi poursuivre sa transformation « d'un modèle de bancassureur intégré pour y ajouter un modèle ouvert en partenariat ». Autrement dit, multiplier les canaux de distribution jusque-là essentiellement concentrés sur le réseau de Société Générale. Une stratégie qui se déploie d'ores et déjà sur certains segments comme l'assurance de flottes avec, à la clé, 480.000 véhicules assurés, dont les 41.000 de l'État dans la foulée de l'appel d'offres une nouvelle fois remporté et que nous révélions il y a quelques semaines. Son partenariat avec CGI Finance lui permet également d'ajouter 473.000 contrats auto et habitation dans sa besace. Et celui, plus récent, avec Active Assurances affiche 23.000 contrats pour 3M d'euros de primes en automobile.

L'objectif du bancassureur consiste également à diversifier sa clientèle sur les professionnels, mais aussi sur l'épargne retraite et salariale. Enfin, à l'instar de Crédit Agricole Assurances, Société Générale Assurances entend bien déployer son business model dans les sept pays où il est présent en dehors de la France.

Pas de suppression de postes

La seule branche qui demeure atone en 2023 est celle de la prévoyance avec un chiffre d'affaires de 1.059M d'euros. Ingrid Bocris, directrice générale déléguée de Sogécap préfère évoquer « la résilience de cette activité malgré la contraction du marché du crédit et les effets de la loi Lemoine ». Effets sur lesquels s'étend peu la dirigeante pointant simplement un niveau de substitution inférieur au marché. Soit sous le seuil de 2,5% calculés par le CCSF dans son bilan.

Au sein de Société Générale, l'assurance reste donc dynamique. Mais aussi rentable avec un retour sur fonds propres de 19% en hausse de 4,9 points sur un an. Une donnée qui explique en partie pourquoi elle n'entre pas dans le périmètre des suppressions de postes annoncés par Slawomir Krupa, directeur général du groupe bancaire, en début d'année. « Au contraire, nous sommes en plein développement », relève Philippe Perret.

Recentrage de Moonshot

Cela ne semble, en revanche, pas être le cas de Moonshot Insurance. L'insurtech maison, créée en 2017, « se recentre sur les aspects technologiques, glisse le directeur général de Société Générale Assurances. Nous souhaitons capitaliser sur ses développements informatiques comme la tarification en temps réel ». Le bancassureur est d'ailleurs remonté à hauteur de 95% du capital de la startup à la faveur d'une augmentation du capital qui entraînait la relution de Roadzen, fintech indienne qui avait pris une participation en 2019.