Résultats semestriels : Generali subit des conditions de marché difficiles
L'assureur italien Generali a annoncé vendredi avoir vu son bénéfice net reculer de 9,9% au premier semestre, mais a confirmé ses objectifs pour 2016, en dépit d'un "contexte de grande turbulence" qui lui imposera d'"intensifier ses efforts". Malgré sa baisse, le bénéfice net, à 1,178 milliard d'euros, est meilleur qu'attendu, les analystes tablant en moyenne sur 1,115 milliard d'après le consensus fourni par le groupe. A la Bourse de Milan, les investisseurs ont salué ces résultats: vers 09H20 (08H20 GMT), le titre gagnait 5,46% à 11,59 euros, dans un marché en hausse de 0,89%. Le bénéfice opérationnel (Ebit) a baissé de son côté de 10,5%, à 2,487 milliards d'euros, un résultat là aussi meilleur qu'anticipé par les observateurs (2,304 milliards). Le ratio économique de solvabilité de Generali, troisième assureur européen, est resté stable à 188%, une position de capital jugée "solide" par le groupe. Le taux de rentabilité des capitaux propres (ROE) annualisé s'élève à 12,9%. Dans son plan stratégique, le groupe a indiqué viser un ROE au-dessus de 13% pour 2016, un objectif confirmé vendredi par son patron, Philippe Donnet, lors d'une conférence téléphonique avec les agences de presse. Il a qualifié de "solide et encourageante" la performance technique de Generali sur les six premiers mois de l'année, "malgré des conditions de marché extrêmement négatives". "Notre profonde expertise technique et notre capacité de management nous permet de gérer efficacement une période caractérisée par une volatilité importante des marchés, des taux d'intérêt bas et la persistance d'événements catastrophiques", a-t-il souligné, en confirmant la capacité du groupe à "offrir à ses actionnaires un retour en ligne avec (ses) objectifs" fixés dans le plan présenté il y a un an. Rationalisation, concentration et excellence Les assureurs européens font face à un contexte compliqué en raison notamment des faibles taux d'intérêt qui affectent la rentabilité de leurs placements financiers. Depuis un an, Generali a perdu quelque 35% de sa valeur à la Bourse de Milan. Dans le même temps, l'indice européen du secteur, le Stoxx Europe 600 Price Insurance Index, cédait 22%. "Le contexte actuel, encore plus difficile que l'année passée, requiert une intensification de nos efforts", a souligné M. Donnet. Le groupe entend travailler sur trois grands axes, a-t-il précisé : "rationaliser et simplifier l'activité, avec une forte attention à la réduction des coûts", "concentrer les ressources sur les activités les plus rentables", et "poursuivre l'excellence technique pour préserver les marges". Concernant la création de valeur à long terme, le patron de Generali a souligné notamment que le groupe "dans la structure de son portefeuille privilégiera des activités qui requièrent moins de capital ou de mobilisation de liquidités". Interrogé sur l'impact du Brexit sur Generali, il a indiqué que "l'exposition directe du groupe à la livre sterling était très limitée", tout comme son activité au Royaume-Uni. Generali s'est doté fin mars d'une nouvelle équipe dirigeante, avec la nomination à sa tête du Français Philippe Donnet en remplacement de Mario Greco, parti chez Zurich Insurance. Il est assisté d'Alberto Minali. Les nouveaux dirigeants ont assuré leur volonté de poursuivre la stratégie lancée en mai 2015. Le groupe, qui compte 76.000 employés dans le monde, entend devenir le leader de l'assurance de détail en Europe, avec un nouveau business model, une attention particulière porté au service à la clientèle, une utilisation massive de la technologie, tout en augmentant les profits et dividendes. Depuis 2013, il est parallèlement engagé dans une politique de recentrage sur son coeur de métier, qui s'est traduite par des cessions d'actifs et une politique de réduction des coûts. Interrogé sur d'éventuelles acquisitions, M. Donnet a précisé que la stratégie du groupe n'était "pas basée sur des acquisitions", mais "s'il y avait un projet d'acquisition qui pouvait accélérer la mise en oeuvre de notre stratégie (...) nous le regarderons de façon très opportuniste".
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