Réassurance : Le risque terroriste mute, mais rien, ou presque, ne bouge
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le risque terroriste s’est profondément modifié. Sa couverture assurantielle peine, elle, à se renouveler.
Les années 2015 et 2016 auront été particulièrement tragiques pour la France sur le plan du terrorisme. Elles ont également marqué un tournant sur le mode opératoire des terroristes. « Jusqu’à récemment, ils ciblaient des bâtiments ou des infrastructures, que ce soit des tours comme dans le cas du World Trade Center ou des trains à l’occasion des attentats survenus en Espagne en 2004. L’objectif était déjà de faire le plus de victimes possibles, mais aussi des dommages aux biens. Aujourd’hui, les attaques ciblent presque exclusivement les personnes », explique Patrick Duplan.
La pérennité du Gareat, mis en place au lendemain des attentats du 11 septembre, pour couvrir le dommage n’est donc pas en jeu. La convention avec l’état doit par ailleurs être renouvelée. Il semble que le schéma retenu soit le même que dans la convention précédente. Chaque année la capacité apportée par la réassurance privée augmentera de 60 millions d’euros. « Le Trésor souhaitait 100 millions d’euros. La CCR était plutôt sur une stabilisation des capacités privées. On la comprend. En repoussant la limite d’intervention de la garantie illimitée de l’Etat, les réassureurs privés vont pouvoir négocier à la baisse les primes exigées par la Caisse centrale », analyse un connaisseur du dossier.
Seule différence, la convention devrait être signée pour 4 ans, contre 5 auparavant. « Cela permet aux parties présentes autour de la table de se déconnecter du calendrier électoral. Les discussions avaient tendance à traîner en longueur, le temps que la nouvelle équipe gouvernementale s’approprie le dossier », poursuit notre source.
Le risque de personne, un sujet sensible pour les assureurs
« Gareat fonctionne très bien. Mais il est centré sur le dommage », souligne Catherine Bourland, directrice générale d’Aon Benfield France. La préoccupation majeure concerne en effet le risque de personnes. En France, l’indemnisation des victimes d’attentat est assurée par le FGTI. Abondé par une taxe sur les contrats d’assurance, il fait face à une inflation des décaissements consécutifs aux attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan et de Nice. Dès 2012, un rapport de la Cour des Comptes pointait « la faible marge de manoeuvre », du FGTI, alors même que le risque terroriste ne représentait que 0,6% de ses dépenses. En 2016, le coût du seul attentat de Nice était estimé à 300 millions d’euros, soit 158 fois l’ensemble des dépenses du fonds au titre du terrorisme en 2012. Entre temps, la contribution sur les contrats d’assurances a augmenté passant de 3,30 euros à 5,90 euros depuis le 1er janvier 2017. Mais son assiette trop restreinte, environ 80 millions de contrats dommages en France, fait craindre pour la pérennité du système en cas de nouvelle attaque d’envergure.
Les réassureurs poussent pour une « gareatisation » en assurance de personnes. Le secteur de l’assurance dans son ensemble n’est pas opposé au principe. En revanche, individuellement, les assureurs se montrent plutôt frileux. « Ils ne souhaitent pas être pris dans des polémiques liées à l’indemnisation des victimes. Le sujet est éminemment sensible et politique. On a finalement l’impression que tout le monde attend que le FGTI s’effondre avant de bouger », déplore un réassureur. Souhaitons toute de même qu’aucun évènement tragique ne conduise à cette situation.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_cta h2="CCR Re" h4="Des experts sur qui compter"]CCR Re est un acteur à taille humaine qui a une approche sélective de ses partenaires afin de leur offrir une relation sur le long terme. La sécurité de l’offre globale de réassurance de CCR Re est confortée par la stabilité de sa politique et de ses équipes.
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