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Roger Mainguy : "La décision du Conseil constitutionnel est juste"

lundi 22 janvier 2018
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INTERVIEW - Roger Mainguy est directeur général d’April Santé Prévoyance – April Entreprise Prévoyance. Comme beaucoup d'assureurs, de mutuelles ou d'intermédiaires, le courtier nourrit de fortes ambitions sur le marché de l'assurance emprunteur, libéralisé par la récente décision du Conseil constitutionnel.

Comment accueillez-vous la décision du Conseil constitutionnel à propos de l'amendement Bourquin ?

Nous craignions que le Conseil constitutionnel retoque l'ouverture du stock prévu dans l'amendement Bourquin et ne s'en tienne qu'aux nouveaux contrats. Cela aurait repoussé la réelle mise en œuvre de la concurrence de quelques années, le temps que se reconstitue un stock de contrats. Il a finalement été plus loin que ce que nous imaginions et c'est une décision juste.

Le marché peut-il vraiment s'ouvrir ?

Il est vrai que jusqu'ici les précédentes réglementations n'ont pas réussi à libéraliser le marché de l'assurance emprunteur. Mais je suis confiant dans la capacité de l'amendement Bourquin à faire bouger les lignes. Il va désormais falloir communiquer pour que les Français intègrent ce nouveau droit de substitution. Une enquête Ifop pour April de ce 18 janvier montre ainsi que 70% ne connaissent pas les tenants et les aboutissants de l'amendement adopté en février 2017. Après explication, 51% se disent prêts à changer de contrat. La loi Hamon nous apportait déjà 15 à 20% de nos affaires nouvelles. Et désormais nos 4.000 courtiers spécialisés en assurance de personnes vont pouvoir travailler sur une clientèle beaucoup plus large

Avez-vous des craintes sur le sujet des critères d'équivalence ou d'une réorientation vers les contres individuels des banques ?

Les contrats groupes des banques qui ont 4 ou 5 ans ne sont probablement pas aussi couvrant que ce qui est proposé aujourd'hui par la concurrence sur le marché. Sur ce point nous partons avec une longueur d'avance, même si les banques disposent également de contrats individuels. Le principal avantage des banques réside dans la connaissance de leur client. Elles disposent de toutes les informations sur la situation financière et le niveau d'épargne de leur portefeuille et peuvent donc s'adapter en conséquence pour faire des contre offres.

Quelles cibles privilégiez-vous ?

Historiquement, nous sommes positionnés sur les jeunes, entre 25 et 45 ans, et les clients à gros capitaux. Mais nous avons étoffé notre panel d'offres en vue d'adresser la plus grande partie du marché possible. Ceci dit, nous visons les clients qui ont des contrats en cours depuis 3 à 5 ans, avec un capital restant dû d'environ 150.000 euros et jusqu'à 55 ans.

Existe-t-il un risque d'antisélection et de démutualisation ?

Les banquiers ont fait valoir ces deux arguments pour tenter de faire invalider l'amendement Bourquin. Les contrats groupes reposent en effet sur une mutualisation intergénérationnelle. Nous l'envisageons plutôt par catégorie d'âge ou autour de groupes homogènes. Faire jouer les solidarités entre les générations signifie que les jeunes paient leurs primes plus chères que les profils plus âgés, réputés plus à risques. Or souvent, les profils plus âgés bénéficient de capacités financières que n’ont pas les 25-35 ans.

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