Santé au travail : La Mutualité Française préfère prévenir que guérir

mercredi 22 février 2023
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INFOGRAPHIES - Après la santé mentale, la Mutualité Française s’empare de la santé au travail et place l’offre de santé au cœur de ses priorités.

« Mieux prévenir, mieux se soigner, mieux se protéger ». Séverine Salgado, directrice générale de la Mutualité Française donne le ton. Pour son sixième observatoire, la Mutualité Française s’empare de la santé au travail. Selon une enquête réalisée par la fédération en collaboration avec Harris Interractive, le constat est sans appel. 39% des actifs considèrent que le travail dégrade leur santé.

Les TMS, première cause de maladies professionnelles

D’après l’étude, les troubles musculo-squelettiques (TMS) demeurent la première cause de maladies professionnelles. En France, selon les chiffres de l’Assurance maladie, 44.492 cas ont été recensés en 2019. Un chiffre en hausse de 3,8% en deux ans. Parmi les TMS les plus souvent inscrits sur les listes de maladies professionnelles, figurent les atteintes tendineuses. Viennent ensuite les atteintes nerveuses, les bursites, les douleurs dorsales ainsi que les atteintes vasculaires. En parallèle, les affections psychiques reconnues connaissent une progression de 6% entre 2018 et 2019.

Pire encore, en termes d’accidents du travail, « la France figure parmi les mauvais élèves », a commenté Séverine Salgado. En effet, l’Hexagone recense 3,5 accidents mortels pour 100.000 actifs en 2019, soit deux fois plus que la moyenne européenne. Le constat est encore plus marqué concernant les accidents du travail non mortels. La France se distingue avec le taux le plus élevé d’Europe. Soit 3.425 cas pour 100.000 actifs, alors que la moyenne européenne se situe à 1.603.

Boîte à outils

« Cet état des lieux est indispensable pour mettre en place des mesures en faveur de la santé au travail ». L’idée pour la Mutualité Française est de créer une boîte à outils adaptée à chaque salarié. Pour l’heure, la fédération pointe du doigt l’insuffisance de l’offre en santé au travail. Au 1er janvier 2022, la France compte 4.812 médecins du travail, avec plus de la moitié des médecins (56,4%) âgé de plus de 65 ans. De quoi impacter le suivi en santé au travail.

Les propositions de la Mutualité Française

C’est pourquoi, la Mutualité Française considère qu’il est impératif de permettre l’accès de tous les salariés à la médecine du travail. Il convient notamment d’assurer de manière effective les visites médicales en santé au travail obligatoires (notamment dans la Fonction Publique). Par ailleurs, la fédération préconise de mettre en place un service de santé au travail pour permettre à toutes les personnes exerçant une activité professionnelle de bénéficier d’un suivi adapté.

Pour la Mutualité Française, il convient de soutenir l’offre de santé au travail avec l’apport des structures de soins et d’accompagnement mutualistes. Concrètement, la fédération propose de renforcer les opportunités des conventionnements et la complémentarité des compétences entre les services de prévention et santé au travail et les structures de soins et d’accompagnement mutualistes.

Elle propose par ailleurs de favoriser le lien entre les mutuelles proposant des contrats collectifs et les structures de soins et d’accompagnement mutualistes afin de soutenir le développement de la prévention primaire en milieu professionnel.

Enfin, elle souhaite permettre aux structures de soins et d’accompagnement mutualistes de jouer un rôle d’orientation et d’information sur les dispositifs existants dans le parcours de soins en santé au travail afin d’améliorer le recours aux droits.

Enfin, la Mutualité Française propose d’améliorer l’attractivité et les conditions d’exercice des professionnels en santé au travail. Elle suggère par exemple de faciliter le déploiement de la télémédecine ou encore de former les médecins généralistes/spécialistes à une meilleure connaissance des maladies professionnelles.

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