Santé et prévoyance : Le CTIP estime la hausse de prestations pour 2021
Alors que le gouvernement insiste sur la baisse des prestations santé des complémentaires en 2020, le CTIP prévoit pour 2021 une hausse de prestations de 360M d’euros en santé et de 200M d’euros sur les indemnités journalières liées aux arrêts de travail.
Le gouvernement et les organismes complémentaires restent campés sur leurs positions. La pression sur les assureurs santé autour des tarifs augmente de jour en jour. Le ministre des Solidarités et de la santé, Olivier Véran, a réitéré sa demande de modération tarifaire sur RMC/BFMTV ce matin.
Une demande que le ministre a formalisé dans un courrier envoyé aux fédérations d’organismes complémentaires que nous avons pu consulter. Celles-ci, de leur côté, souhaitent que les effets de rattrapage de soins, ainsi que l’impact du 100% santé sur les prestations en 2021, fassent partie de l’équation. Selon nos informations, CTIP, FFA et FNMF préparent une réponse commune au courrier des ministres.
En attendant de trouver un accord avec les autres fédérations sur la réponse à apporter au gouvernement, la Mutualité Française a affirmé dans un communiqué que les dépenses de santé sur 2020 et 2021 dépassaient largement les économies et que les mutuelles devront faire face à un coût supplémentaire net de 280 millions d’euros.
De son côté, le CTIP tient à communiquer les chiffres sur l’évolution des prestations santé pour les institutions de prévoyance sur les deux ans. Sous l’effet du confinement, les remboursements santé des membres du Centre technique ont diminué de 324 millions d’euros, en intégrant la taxe Covid. En revanche, fin 2021, les prestations vont augmenter de 360 millions d’euros, à cause du report des soins et des effets du 100% santé, selon les estimations de l’institution paritaire.
En juin 2021, ces prestations affichaient un surcoût de 200 millions d’euros. Au total, sur la période 2020 et 2021, « les institutions de prévoyance n’ont pas fait d’économie mais devront faire face à un coût supplémentaire net de 36 millions d’euros », indique Bertrand Boivin-Champeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire du CTIP. Par ailleurs, les institutions de prévoyance ont accordé d’importantes exonérations de cotisation en 2020, pour un montant de 250 millions d’euros, ce qui a provoqué une dégradation importante de leur résultat technique.
450M d’euros en plus sur l'arrêt de travail
A cette charge supplémentaire en santé s’ajoute une hausse des prestations en prévoyance, notamment celles liées aux arrêts de travail. En 2020, celles-ci avaient augmenté de 14%, sous les effets de la crise sanitaire et des arrêts de travail dérogatoires, soit 250 millions d’euros supplémentaires. En 2021, les indemnités journalières vont encore augmenter de 10% par rapport à 2020, soit un surcoût de 200 millions d’euros pour les IP, selon les estimations du CTIP. Sur les deux années donc, la charge de prestations supplémentaire sur les arrêts de travail s’élève à 450 millions d’euros pour les IP.
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