Santé : France Mutuelle lance une offre à la carte en réponse à l’ANI

mardi 6 décembre 2016
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Dans un contexte de rapprochements d’entreprises, France Mutuelle, mutuelle de taille intermédiaire, affiche sa volonté de rester indépendante et lance une nouvelle offre de complémentaire santé modulaire afin de répondre aux attentes spécifiques de ses 120.000 assurés.

La vague de fusions et concentrations d’entreprises qui secoue le monde de l’assurance depuis quelques années a épargné des mutuelles de taille intermédiaire comme France Mutuelle. Avec ses 130 collaborateurs, un taux de solvabilité de 400% et ses 100 millions de cotisations encaissées fin 2016, la mutuelle parisienne souhaite se positionner comme un acteur de proximité, avec un portefeuille stable d’adhérents. Un portefeuille constitué de 50% de contrats collectifs et 50% de contrats individuels, majoritairement des retraités.

Natacha Minasso, Directrice commerciale, marketing et communication de France Mutuelle, considère qu’« il reste de la place pour les mutuelles de taille intermédiaire, au milieu de grosses plaques tectoniques » du monde de l’assurance. France Mutuelle souhaite préserver son ADN mais imagine des alliances avec des mutuelles d’une taille similaire, localisées en province, dans l’idée de constituer des partenariats structurants sous forme de coopérative.

Selon Jean-François Poletti, Associé Conseil Assurances de Personnes et Protection Sociale chez Deloitte, les récents échecs de rapprochements prouvent qu’il est difficile de mettre en place une fusion d’un point de vue opérationnel alors que l’approche affinitaire de petites et moyennes mutuelles trouve un marché de niche fidèle. « Dans le contexte de l’ANI, les mutuelles doivent se conformer à la réglementation tout en répondant aux attentes des assurés. Des assurés de plus en plus demandeurs de services, telles que la prévention », analyse-t-il.

Plus de modularité pour répondre à l’ANI

À différence d’autres acteurs, chez France Mutuelle, « l’ANI n’a pas été considérée comme une opportunité de développement », poursuit N. Minasso. La mutuelle parisienne est restée à l’écart de la guerre de prix et a fixé l’offre de base panier de soins à 27 euros. « L’ANI n’a pas provoqué le choc annoncé » chez France Mutuelle, qui compte un portefeuille de clients en santé individuelle constitué majoritairement de retraités.

« Se focaliser uniquement sur le prix n’est pas le bon calcul », selon N. Minasso, qui minimise l’impact de l’ANI : « Certains adhérents ont souhaité conserver leur contrat individuel car le contrat collectif ne couvrait pas leurs besoins spécifiques », affirme-t-elle. C’est pourquoi France Mutuelle lance une nouvelle offre de complémentaire santé à la carte. Reflexio modulaire, présente 5 modules de prestation au choix : soins courants (module obligatoire), dentaire, optique, hospitalisation et actes médicaux, prévention et bien-être. Pour chacune de ces 5 familles, l’adhérent a le choix entre 3 niveaux de remboursement, avec des centaines de combinaisons possibles.

Cette couverture à la carte est disponible tant en assurance individuelle qu’en surcomplémentaire. Reflexio Modulaire reste dans les limites de remboursement que fixe le contrat responsable, mais France Mutuelle envisage de travailler rapidement sur un contrat non responsable.

Très critique envers les effets du contrat responsable, Natacha Minasso fustige : « Le reste à charge des assurés a augmenté, nous avons doublé le temps moyen des appels téléphoniques car il faut expliquer aux assurés pourquoi ils sont moins bien couverts qu’auparavant… Cela représente un retour en arrière et alourdit les frais de gestion ».

Le prometteur marché de la surcomplémentaire

Selon l’étude Deloitte « Les Français et la santé 2016 », 1 français sur 5 a souscrit une surcomplémentaire santé ; 60% d’entre eux afin d’augmenter le niveau de remboursement et 40% pour bénéficier de services d’accompagnement tels que la prévention et les conseils d’accès aux soins. Le marché de la surcomplémentaire devrait augmenter dans les prochaines années, car beaucoup de salariés bénéficient encore de contrats pré-ANI, avec de taux de remboursement qui couvrent 100% des frais engagés. À la fin de cette période transitoire (31 décembre 2018), il est probable que « les salariés habitués à un fort taux de remboursement optent pour une surcomplémentaire collective à adhésion facultative », prédit N. Minasso.

L’assurance santé demain

Parmi les pistes d’avenir, Natacha Minasso n’exclut pas d’adapter le niveau de remboursement en fonction du comportement des assurés, ou de proposer des contrats sans couverture optique à un prix très compétitif.

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