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Santé : La Mutualité Française réclame un droit à la complémentaire pour tous

jeudi 13 octobre 2011
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La Mutualité française a présenté jeudi matin ses orientations pour un système de santé plus juste, plus efficace et plus pérenne, en réclamant notamment un droit à la complémentaire santé pour tous.

Par la voix d’Etienne Caniard, son président, la Mutualité Française a exprimé en conférence de presse des orientations pour l’avenir du système de santé. Avant toute mesure, la Mutualité insiste sur la nécessité de « réformer en profondeur le financement de l’Assurance maladie obligatoire ».

Plusieurs propositions de nature fiscale ont été citées par Etienne Caniard : augmenter le taux de la CRDS pour aider à rembourser les déficits, rendre la CSG progressive, élargir l’assiette des cotisations sociales ou encore limiter les exonérations et les exemptions d’assiette. « Il faut lutter contre les niches qui introduisent des disparités, entre actifs et retraités par exemple », a souligné Etienne Caniard.

Une fois ces réformes établies, plusieurs mesures sont proposées pour un système de santé plus juste. Il faut, selon la Mutualité française, redéfinir les rôles respectifs de l’assurance maladie obligatoire et des complémentaires car « les mutuelles sont aujourd’hui indispensables pour accéder aux soins, ce qui implique pour elles de nouvelles responsabilités », a affirmé M. Caniard.

Solvabilité des complémentaires

L’autre point constitue la revendication majeure de la Mutualité : que l’accès à la complémentaire santé devienne un droit pour tous. « Ce droit doit s’exprimer en matière de tarifs, d’accessibilité et de mutualisation des mécanismes, explique Etienne Caniard. Pour ce faire, il faut organiser la solvabilité des complémentaires santé en remettant à plat certains mécanismes comme le financement de l’intégralité de la CMU. » 

Le président de la Mutualité française a fourni deux exemples de mesures pour faire appliquer ce droit : interdire la prise en charge des dépassements d’honoraires au-delà d’un certain montant, car « le niveau de remboursement des mutuelles peut être un facteur d’inflation et d’entretien de rentes pour certains praticiens », et définir un écart maximal de tarifs en fonction des différentes tranches d’âge pour limiter la segmentation des offres.

Pour rendre le système de santé plus juste, la Mutualité française insiste aussi sur la possibilité de conventionnements avec les professionnels de santé, notamment dans le secteur de l’optique, du dentaire ou de l’hôpital. La question des réseaux de soin est donc une nouvelle fois mise sur la table. Après la justice, l’efficience. Etienne Caniard a introduit le concept « d’offre de santé de premier recours », qui verrait par exemple l’expérimentation de plateaux techniques de centre-ville.

Moins rembourser les médicaments inefficaces

Un système de santé plus efficace passe aussi par une politique plus sélective et plus rigoureuse du médicament et des prescriptions : « Il faut laisser des marges de manœuvre sur les médicaments les moins efficaces », a plaidé M. Caniard, alors que les médicaments représentent  36Mds de dépenses, soit 20% de la consommation de biens et services médicaux. La diffusion plus efficace des génériques est aussi une piste à prendre en considération.

Enfin, la Mutualité française veut un système de santé pérenne, en mettant l’accent sur la prévention et la promotion de la santé dans les stratégies sanitaires, mais aussi dans l’opinion publique tout au long de la vie et au travail. La Mutualité précise que ces orientations présentées ne sont pas figées, et seront ouvertes aux discussions avec les différents partenaires.

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