Santé : Les Français prêts à renoncer aux complémentaires en cas de hausse trop importante
Inquiets en cette période de crise, les Français se disent prêts à renoncer aux complémentaires santé en cas de hausse trop importante des cotisations et estiment que le système de santé se détériore au fil des ans.
Avec l’institut de sondage LH2, AG2R La Mondiale a réalisé son 6e baromètre « les Français, la santé et l’argent » qui interroge les Français sur leur santé, son financement et le système de soins.
Les priorités des Français changent : « Vivre longtemps et en bonne santé » représente toujours le premier critère de qualité de vie pour 66% des Français, bien qu’il perde 4 points depuis 2010. Parallèlement, le niveau de « ressources financières » prend du galon puisqu’il bondit de 9 points, 65% des personnes interrogées considérant qu’il s’agit d’un point essentiel de leur qualité de vie. Viennent ensuite le fait « d’avoir du temps pour soi », de « ne pas être stressé » ou de « vivre dans un environnement préservé » (36 à 37%).
La dépendance reste une préoccupation majeure face à la vieillesse pour 47% des Français mais recule (-14% depuis 2007) au profit d’autres préoccupations. Le « niveau de revenus » (21%) ainsi que la capacité à « disposer de moyens financiers pour se soigner » (19%) augmente respectivement de 8 et 6 points.
La perte d’autonomie inquiète toujours
La perte d’autonomie inquiète essentiellement les hauts revenus (62% des personnes touchant 3 000 € et plus), les cadres et retraités (59%) et les 50-64 ans (56%), tandis que le niveau de revenus préoccupe principalement les jeunes (33% des 18-24 ans), les personnes disposant de moins de 1 200€ par mois ou ayant un niveau d’études inférieur au Bac (29%), les employés et ouvriers (27%).
11% des personnes interrogées s’inquiètent surtout du risque d’être confrontées à l’isolement quand elles seront âgées (18% pour les cadres).
La part des dépenses de santé occupe toujours une place très importante dans l’ensemble des dépenses quotidiennes pour 57% des Français. Une préoccupation qui augmente avec l’âge puisque les plus de 65 ans sont 73% à faire ce constat.
Les Français estiment que la qualité du système de soins se détériore
Bien que 8 français sur 10 reconnaissent que la qualité du système de soins est meilleure en France que dans d’autres pays (82%), ce taux est en baisse sur les 5 dernières années (-2 points depuis l’année dernière et – 4 points depuis 2007). On peut expliquer cette baisse par le phénomène de désertification médicale, qui pose problème pour l'accès aux soins des Français en zone rurale.
Parallèlement, la proportion des personnes estimant que le système de soins se détériore est en forte progression ces dernières années puisqu’elles sont désormais 74% à le penser soit une hausse de 5 points en un an et de 13 points en 5 ans. Ce ressenti est encore plus manifeste chez les 50-64 ans et les employés / ouvriers (79%).
Par ailleurs, près de 9 Français sur 10 (chiffre constant, 86%) ont conscience que les dépenses de santé sont de moins en moins remboursées par la Sécurité sociale (90% des 35-49 ans).
La majorité des Français prête à financer la part des dépenses non remboursées par la Sécu
Les Français favorisent ainsi un recours au financement collectif des dépenses de santé puisque près d’une personne sur deux favoriserait l’augmentation des cotisations sociales afin qu’elles soient prises en charge par la Sécurité sociale (48%, +6 points par rapport à 2010).
La majorité des personnes interrogées serait ainsi prête à financer elle-même la part des dépenses de santé non prises en charge par la Sécurité sociale et 1/3 renoncerait à sa complémentaire santé si la cotisation devenait trop chère (32%), parmi elles 45% des 18-24 ans. "Cela corrobore un ressenti que nous avons chez nos commerciaux, confirme Jean-François Ropelewski, directeur marketing d'AG2R La Mondiale. Avant, les clients venaient en nous parlant de garanties. Aujourd'hui ils nous parlent d'un budget, c'est surtout vrai pour les femmes et les seniors, chez qui il y a un budget incompressible d'environ 80 € par mois."
Mais, si les Français devaient choisir un seul risque à assurer, ils opteraient en priorité pour l’hospitalisation (42%) risque plutôt rare mais onéreux, puis à proportion équivalente pour d’une part le dentaire et l’optique (28%) et d’autre part la médecine et la pharmacie (27%). Ce qui mène AG2R à réfléchir à l'utilité des contrats solidaires et responsables, et à ouvrir le débat sur une offre qui ne couvrirait que le gros risque. "Il faut trouver le plus juste équilibre entre le coût de la complémentaire santé et ce que les Français sont prêts à payer", a conclu M. Ropelewski.
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