Santé : Les professionnels de santé lancent leur outil d'avance de frais

Les syndicats regroupés au sein de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS) annonce la création de Paymed, une solution d'avance de frais alternative au tiers payant.

Après des années d’opposition au tiers payant généralisé, les professionnels de santé lancent leur solution propriétaire d'avance de frais. Paymed est une solution d'avance de frais  qui appartient au Crédit Agricole (actionnaire majoritaire) et aux syndicats de l’UNAPS qui regroupe la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France, le Syndicat des Biologistes, le Syndicat national des audioprothésistes, la Fédération Nationale des Infirmiers, la Confédération des Syndicats Médicaux Français, la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs et le Syndicat des Médecins Libéraux.

Vers un conventionnement national ?

Paymed a été créé il y a 18 mois et les opérations sont prêtes à démarrer. Avec ses 80 salariés, Paymed a obtenu l’agrément de l’ACPR pour exercer en tant qu’établissement de paiement. Aujourd’hui l’outil peut obtenir des flux de 20% des assurés sociaux mais l’objectif est de revoir les modes de conventionnement : au lieu de signer un contrat avec chaque organisme complémentaire individuellement, l’objectif est de passer par un conventionnement national. Paymed souhaite ouvrir les discussions avec l’Unocam et avec les différentes fédérations d’organismes complémentaires en vue d'obtenir un conventionnement national.

La négociation avec les organismes complémentaires devrait porter sur les modalités permettant : « D’identifier les bénéficiaires de soins, 
de contrôler en ligne les droits à dispense d’avance de frais, 
de réaliser un flux de facturation unique, 
de garantir le paiement, 
de respecter les délais de règlement, 
d’assurer les garanties de confidentialité », selon l’USAPS.

Si l’Inter AMC promeut l’outil des organismes complémentaires, Paymed se positionne comme un outil alternatif, appartenant aux professionnels de santé.

Déjà, en 2017, l’UNPS écrivait : « Il est exclu que les assureurs soient les donneurs d’ordre des équipementiers informatiques des professionnels de santé dans le but de les conduire à des méthodes de travail qui ne correspondent pas aux choix des métiers ».

L'opposition aux réseaux de soins

Dans le cadre du 100% santé, les professionnels de santé s'opposent également aux réseaux de soins dont « les modalités techniques exigées actuellement pour les prises en charge en tiers-payant sont très diverses, certaines complémentaires contraignant encore des envois par fax... ».

Par ailleurs, Paymed intégrera une fonctionnalité pour permettre aux professionnels de santé « de contrôler en ligne des droits des assurés » afin d’éviter des avances de frais injustifiées, notamment dans le cadre de la résiliation infra-annuelle.

« Ce futur conventionnement collectif constitue une garantie nécessaire et incontournable pour sceller un pacte gagnant-gagnant. Les professionnels libéraux y retrouveraient la garantie du maintien de leur indépendance et les pouvoirs publics verraient le déploiement de la Stratégie nationale de santé facilité », expliquent les syndicats.