Une étude du cabinet de conseil Gallileo publiée jeudi révèle que même s'ils bénéficient d'une couverture santé, les assurés en situation de précarité tendent à renoncer aux soins optiques par manque d'information.
"Les lunettes c'est cher", cette phrase revient de façon récurrente lorsque l'on parle du secteur optique. Cependant les complémentaires santé les rendent plus accessibles en prenant en charge une partie ou la totalité des lunettes. Malgré cela, une étude de Gallileo* montre que les assurés précaires renoncent à s'équiper de lunettes, même si leur couverture santé rembourse une partie ou la totalité des frais.
Selon l'étude 94 % des personnes interrogées n'ont pas d'équipement optique adapté à leurs besoins. Par ailleurs sept personnes sur dix n'avaient pas vu d'opticien depuis plus de deux ans ou n'avaient jamais consulté un spécialiste optique.
Non équipés, mais couverts
Pire, dans huit cas sur dix cela entraîne des conséquences négatives sur la santé de la personne et de réelles difficultés au quotidien.
Le plus étonnant est que si 94 % des interrogés n'ont pas d'équipement optique adapté, ils sont 85 % à bénéficier d'une couverture sociale qui leur donne accès à des lunettes accessibles à leur budget.
L'enquête révèle que dans 62 % des cas le non-équipement est dû à un manque d'information de l'assuré, mais également à une méconnaissance du système de santé optique. Par ailleurs, 28 % des assurés interrogés ne sont pas bien équipés par peur de devoir débourser une somme trop importante.
Ainsi, toujours selon l'étude 70 % des bénéficiaires de la CMU ne connaissent pas leurs droits et ne savent pas à quoi ils peuvent bénéficier. 56 % considèrent que consulter un ophtalmologue ou un opticien est trop compliqué.
C'est donc dans ce contexte que les contrats responsables entrent en vigueur. Reste à savoir si le fait que le remboursement plafonné aura des conséquences négatives ou bien au contraire si le forfait de base obligatoire à tous les contrats fera diminuer le nombre de personnes mal équipées chez les précaires.
*Gallileo a interrogé 115 personnes âgées entre 22 et 76 ans en situation de précarité pour les associations Emmaüs solidarité et VisionSoliDev
Avec AFP
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