Scor : Bye bye la NZIA, bonjour les nouveaux engagements
L’hécatombe se poursuit. Scor profite de son assemblée générale pour annoncer la fin de son aventure dans la NZIA. Une décision qui n'impacte pas ses engagements climatiques. Au contraire. Le réassureur a, par ailleurs, dévoilé les grandes lignes de sa nouvelle feuille de route menée par Thierry Léger, nouveau directeur général.
Pour sa première assemblée générale en tant que directeur général de Scor, l’exercice est plutôt réussi. À l’aise, Thierry Léger dévoile les grandes lignes de sa feuille de route avec un objectif bien précis : écrire le nouveau chapitre du réassureur post ère Kessler.
Pour ce faire, le directeur général a identifié quatre atouts. Une franchise « de premier rang », auprès des réassureurs mondiaux, une équipe talentueuse, un bilan résilient mais également le développement durable, « ADN » du groupe. Sur ce dernier point, Thierry Léger ne passe pas par quatre chemins. Scor quitte la NZIA (Net-Zero Insurance Alliance). Il s’agit du premier Français à rendre son tablier. Depuis avril, les abandons s’enchaînent. D’abord Munich Re, puis Zurich Insurance. Ont suivi Hannover Re et dernièrement Swiss Re.
Nouvelles exclusions
Le Français n’a pas donné d’explication, ni de précision quant à sa décision. Thierry Léger a toutefois indiqué que la sortie de l’alliance mondiale des assureurs pour l’objectif zéro carbone n’affectait en rien les ambitions du réassureur. Au contraire, de « nouvelles exclusions sont à venir dès septembre sur le pétrole, le gaz, notamment en Arctique, les sables bitumeux et sur le charbon thermique », a annoncé le directeur général. Par ailleurs, le réassureur ne couvrira plus les projets de développement de nouveaux champs gaziers. De nouveaux engagements climatiques salués par Reclaim Finance.
Pour autant, des exceptions pourront être accordées si le client présente une « stratégie vérifiée et alignée avec un plan de transition Net Zero crédible », précise Thierry Léger.
Scor estime qu’il est dans l’intérêt des acteurs de la profession de s’engager contre le dérèglement climatique. « Protéger les personnes et les biens c’est notre raison d’être. Si le développement n’est pas durable, notre tâche va s’avérer très compliquée », explique de son côté Denis Kessler, président du groupe.
Une phase favorable
Après une année 2022 compliquée, marquée par un environnement complexe, Scor a retrouvé des couleurs au premier trimestre de l’exercice en cours à la faveur de « vents porteurs », détaille la direction. « Nous venons d’entrer dans une phase très favorable du cycle », se réjouit Thierry Léger.
En réassurance dommages, la demande a dépassé l’offre, la demande en assurance vie est en hausse, en solutions de longévité aussi. « Désormais, affirme le directeur général, la surmortalité associée au covid-19 et les sinistres ne pèseront que faiblement sur nos résultats ». Le pire semble appartenir au passé.
Le nouveau plan stratégique 2024-2026 sera présenté le 7 septembre prochain lors d’une journée investisseurs. L’un des piliers majeur est la création de valeur. « Notre objectif est d’assurer notre rentabilité, notre solvabilité ainsi que notre rating et j’ai toute confiance en Thierry Léger qui a consacré toute sa vie dans la réassurance », commente Denis Kessler.
Charge au nouveau directeur général de relever le défi.
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