Quelques jours après la proposition d'Emmanuel Macron de confier la gestion du régime obligatoire à la CNAMTS, les mutuelles étudiantes réagissent. Sans surprise, pour certaines l'idée ne plaît pas.
Le monde de la mutuelle étudiante se divise en deux catégories. D'un côté la LMDE sauvée in extremis et qui a vu ses activités de gestion du RO des étudiants tomber dans l'escarcelle de l'Assurance maladie. De l'autre, les mutuelles régionales qui continuent de piloter la gestion du RO. Forcément, lorsqu'Emmanuel Macron propose de confier la Sécu étudiante à l'Assurance maladie, les réactions sont variées.
Du côté de la LMDE, on met en avant « le partenariat exclusif avec l'Assurance maladie depuis le 1er octobre », ajoutant que « consciente d'évoluer dans un monde en perpétuelle évolution, la Mutuelle des Etudiants a, ces dernières années, profondément réformé son modèle de gestion du régime obligatoire ». Une vision un peu tronquée de la réalité. Rappelons que c'est plutôt la situation d'urgence dans laquelle se trouvait la LMDE qui avait conduit le gouvernement à se pencher sur un plan de sauvegarde. Ce dernier était effectivement passé par un transfert de la gestion du RO étudiant à la CNAMTS et une convention de substitution des activités complémentaires avec Intériale. Résultat, la LMDE clame que « la réforme est déjà faite ». Du moins pour son cas spécifique.
Car du côté des mutuelles étudiantes régionales, le schéma reste celui que connaissait la LMDE avant son plan de sauvegarde. Interrogé à l'époque par le Sénat sur, Nicolas Revel, directeur général de la Caisse nationale d’Assurance maladie avait d'ailleurs lancé « pour le moment, on s'occupe de la LMDE ».
Par conséquent, les mutuelles régionales défendent le régime de Sécurité sociale spécifique des étudiants. "La Smerep réaffirme la nécessité de conserver" le régime de sécurité sociale étudiant, "moins cher et plus performant", écrit-elle dans un communiqué, s'étonnant du "revirement soudain et sans aucune concertation" du candidat d'En Marche!. "Emmanuel Macron s'était dernièrement entretenu avec des Mutuelles étudiantes régionales en leur affirmant son soutien" et en reconnaissant leur "légitimité (...) en qualité de gestionnaire", s'indigne la mutuelle francilienne, qui revendique 235.000 affiliés.
Même son de cloche pour Emevia. « Nous savons qu'une campagne électorale est propice à des promesses parfois démagogiques ou hors sol. Mais là trop c'est trop », tonne Ahmed Hegazy, président d'Emevia. Pour appuyer son propos, le réseau met en avant le coût de gestion d'un assuré pour une mutuelle étudiante - 46 euros - , contre 73 euros pour la CNAMTS. Elle avance également que 9 remboursements sur 10 se font en 48h.
[ CP ] @EmmanuelMacron : La santé des étudiants mérite mieux que des promesses démagogiques pour faire plaisir à un syndicat étudiant pic.twitter.com/1bT9GT9X5N
— emeVia (@reseauemeVia) 27 mars 2017
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