Inondations : Emmanuel Macron met la pression aux assureurs

mercredi 17 janvier 2024
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Le Président de la République Emmanuel Macron a déclaré qu’il sera aux côtés des victimes des inondations afin de « mettre la pression aux assureurs ». Il a également confirmé le doublement des franchises médicales.

Emmanuel Macron a été interrogé le 16 janvier sur le sort des habitants du Nord Pas-de-Calais ayant subi des inondations. « Nous allons continuer à intensifier nos efforts pour pomper et évacuer cette eau, nous serons à leurs côtés pour restaurer au plus vite […] et puis on sera à leurs côtés pour indemniser et mettre la pression sur les assurances et accompagner les particuliers comme les commerçants, les entrepreneurs et les agriculteurs », a répondu le Président de la République, qui a insisté sur la nécessité d’adapter le territoire aux évolutions des risques en lien avec le changement climatique.

Début janvier, Bruno Le Maire avait précisé que les sinistrés touchés une deuxième fois par ces inondations n'auraient pas à payer deux fois la franchise. Le ministre de l’Économie et des finances a également indiqué que la moitié des sinistrés du mois de novembre avait déjà été indemnisée. France assureurs avait expliqué pour sa part que fin décembre 2023, plus de 60M d’euros avaient déjà été versés aux victimes, représentant en moyenne un acompte de 2.600 euros par assuré sinistré.

Le doublement des franchises est acté

Le sujet de la santé cher aux organismes complémentaires a également fait l’objet de plusieurs questions pendant la conférence de presse. Emmanuel Macron a confirmé que le doublement des franchises médicales aura bel et bien lieu. Le gouvernement avait décidé de ne pas l’intégrer dans le cadre du projet de loi de la Sécurité sociale pour 2024. Emmanuel Macron a annoncé que la franchise médicale des boîtes de médicament va passer de 50 centimes à 1 euro. Les patients atteints d’une affection de longue durée continueront de bénéficier d'un plafond de 50 euros par an. Les recettes de cette mesure s’élèvent à 360 millions d’euros pour la Sécurité médicale.

Pour justifier ce doublement des franchises, Emmanuel Macron a déclaré : « Nous devons conjurer une forme de fatalité française selon laquelle on consomme trop de médecine en même temps qu’on a une des médecines les plus socialisées du monde. Ce n’est pas le consommateur qui la paye mais le contribuable. Quand je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour le forfait de téléphonie, se dire qu’on va passer de 50 centimes à 1 euro pour une boîte de médicaments, je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible. Il faut responsabiliser les Français sur la consommation ».

Combattre les déserts médicaux

Le président s’est également dit favorable à « envisager des solutions plus radicales pour mettre fin au scandale déserts médicaux ». Il a évoqué la simplification des règles venues d’en haut et l'adaptation des règles à chaque territoire. Cette stratégie doit permettre de « dégager du temps médical » grâce à « la coordination entre la ville et l’hôpital » et à la délégation des tâches vers des professions paramédicales (infirmiers et pharmaciens).

Le président a également évoqué la nécessité d’« aller vers une rémunération plus intelligente, au patient plutôt qu’à l’acte, ce qui permettra d’intégrer davantage la prévention ». Cela consisterait à allouer à chaque médecin traitant un montant en fonction du profil de sa patientèle. Cette rémunération au forfait populationnel pour les soins primaires s'inspire de celle pratiquée dans d'autres pays comme la Suède. En France, les cliniques Ramsay pratiquent actuellement ce mode de rémunération dans le cadre d'une expérimentation.

Enfin, la France a connu 5 ministres de la Santé en deux ans : Brigitte Bourguignon, François Braun, Aurélien Rousseau, Agnès Firmin-Le Bodo et Catherine Vautrin. Interrogé sur ce turn-over, Emmanuel Macron a répondu : « Les ministres c’est la vie politique. Ce qui compte c’est que le cap ne change pas ».

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