Sondage : les Français favorables au développement de l'e-santé

lundi 26 mars 2018
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Le terrain est propice au développement des solutions de santé connectée (téléconsultation, objets connectés, dossier médical partagé...), selon un baromètre réalisé par Odoxa pour Orange, MNH Group, Asip Santé et Sciences Po. Médecins et patients voient d'un bon œil le développement de services numériques dans le cadre médical, même si ces services sont encore peu disponibles.

Le Baromètre santé 360 sur "les nouveaux usages en santé" révèle que 71% des Français sont favorables à l'utilisations de leurs données de santé par des professionnels de santé. Contre toute attente, 53% se disent favorables à ce que les données de santé des patients puissent être utilisées pour réduire le remboursement des soins des personnes qui ne suivent pas bien leur traitement. En revanche, seulement 36% d'entre eux sont d'accord pour que les assurances privées modulent le remboursement des soins en fonction du suivi du traitement.

Selon ce sondage, le système de santé est perçu "comme un trésor" par les Français mais tous les indicateurs sont en très nette dégradation. Si 75% des Français ayant fréquenté un établissent de santé se disent satisfaits, l'insatisfaction des Français a triplé en trois ans, passant de 9% en 2015 à 24% en 2018 (-15 points).

Parallèlement, uniquement 55% des Français considèrent que leur établissement est en avance s'agissant des équipements et des usages en matière de nouvelles technologies.

Il existerait une corrélation entre le niveau de satisfaction et le développement des nouvelles technologies, selon cette étude. « Les acteurs de santé font des outils digitaux un puissant levier de développement de la satisfaction. Le sentiment de fréquenter un établissement bien doté en matière de nouvelles technologies fait exploser toutes les perceptions positives en termes de satisfaction et d'image », indique Gaël Sliman, président d’Odoxa. Ainsi, ils sont 85% les Français qui se disent satisfaits de leur système de santé parmi les personnes qui estiment que leur hôpital est en avance sur les nouvelles technologies. Un indicateur qui tombe à 61% si l'on interroge les Français qui estiment que leur hôpital est en retard.

Sans surprise, la majorité des Français (81%) pensent que le développement des outils numériques permettraient d'améliorer la qualité des soins : 78% pensent qu'il améliorera l'observance par les patients de leurs traitements et prescriptions et 77% la coopération et les relations interprofessionnelles entre les personnels soignants.

Gagner du temps pour quoi faire ?

Trois quarts des médecins interrogés, libéraux et hospitaliers, estiment que le développement des nouvelles technologies leur permettra de prendre des décisions thérapeutiques plus sereines et plus éclairées. Les avis sont en revanche plus contrastés en ce qui concerne le gain de temps. Ainsi, si 80% des Français estiment que les outils digitaux dont gagner du temps aux personnels soignants, seulement 71% des médecins et 70% des directeurs d'hôpitaux partagent cette conviction. 42% des directeurs d'hôpitaux interrogés pensent que « la relation entre le patient et le médecin se trouvera détériorée car le recours la technologie déshumanisera cette relation en rendant les choses plus mécaniques ».

66% des médecins et 55% des directeurs d'hôpitaux pensent que les nouvelles technologies permettront de consacrer davantage de temps à la relation entre les différents personnels soignants pour parler de leurs patients. En revanche, moins de la moitié des médecins (48%) et 55% des directeurs d'hôpitaux pensent que cela permettra de consacrer plus de temps à la relation entre le personnel soignant et le patient.

Le digital favorisera la prévention

Plus de trois quarts des Français pensent que les objets connectés ou services numériques représentent une opportunité pour améliorer la prévention. Un constat qui est partagé par 84% des médecins et 87% des directeurs d'hôpitaux.

Pour 69% des Français, le développement de la e-santé constitue une source d'espoir. Concrètement ils perçoivent avec espoir, le développement des thérapies non médicamenteuses (77% ), ou le fait que les soignants puissent disposer en un clic de toutes les informations de santé sur leurs patients (77%), le suivi post-hospitalisation à domicile via des objets connectés (77%). En revanche, 40% des Français craignent le développement de l'usage des robots en chirurgie.

Les Français sont également conscients des bénéfices qui permettent l'échange d'informations entre le patient et les personnels soignants. 85% estiment qu'ils facilitent les prises de rendez-vous par Internet ou sur des applications, 80% pensent que ce sera utile de disposer d'applications permettant de suivre le traitement ou de suivre l'activité physique, 79% considèrent utile de transmettre des questionnaires en ligne avant et après une hospitalisation en ambulatoire.

Les risques de piratage des données de santé

71% des Français sont d'accord pour que leurs données de santé soient utilisées par des professionnels de santé dans le but de prendre contact avec eux pour discuter de leur traitement après les avoir étudiées. Parallèlement, 77% d'entre eux sont conscients des risques liés à l'utilisation des données, tels que le piratage. Face à ces risques, seulement 52% des Français font confiance aux institutions françaises pour garantir la protection de leurs données.

L'usage est encore loin

Le baromètre s'est penché sur l'utilisation réelle des objets connectés et a constaté qu'uniquement 14% des Français se sont vus recommander un objets connecté ou service numérique. Seulement 50% des médecins disent en avoir recommandé à leurs patients.

Il existe également une différence de perception entre les médecins et les patients sur la capacité de ces derniers à adopter les nouvelles technologies. Ainsi, environ 80% des patients atteints d'une maladie chronique se disent prêts à accepter de tels objets ou services numériques. Les médecins, en revanche, pensent que seulement 38% de leurs patients sont prêts à adopter ces objets.

Les services numériques sont encore peu disponibles

A l'heure actuelle, seulement un quart des Français fréquente un établissement de santé qui permet de prendre de rendez-vous en ligne par Internet, 18% un établissement qu dispose de bornes d'accueil interactives et 13% un centre de santé qui permet au patient d'accéder à ses données de santé via son dossier médical partagé. Le chemin pour y arriver est encore loin.

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