Une enquête menée par la CFE-CGC auprès de près de 6.000 collaborateurs d’Axa en France confirme une forte attente des collaborateurs en matière de télétravail.
A l'heure où Axa France négocie un nouvel accord sur le télétravail, une enquête réalisée par la CFE-CGC auprès de 6.000 collaborateurs a permis d’identifier les attentes des salariés des entités d’Axa en France. Ils sont prêts à faire évoluer leur façon de travailler, mais ils réclament plus d’autonomie, de liberté et de respect. Dans les 12.000 verbatims analysés, il a beaucoup été question de confiance et de responsabilisation des salariés.
Dans la perspective du futur accord sur le télétravail chez Axa France, 84% des collaborateurs et 81% des managers souhaitent augmenter le nombre de jours de télétravail, 50% des salariés veut une participation de l’entreprise aux frais induits par le télétravail. « Ce n’est pas que les frais de repas, mais un fauteuil ou un deuxième écran. Les salariés ont besoin d’avoir un deuxième écran à la maison », demande la CFE-CGC.
37% des collaborateurs et 43% des managers d’Axa France réclament plus d’autonomie dans le choix des jours de télétravail. 65% des managers souhaitent avoir un plafond de jours de télétravail. Pour 20% des collaborateurs, la formule idéale serait 3 jours par semaine de télétravail.
Le télétravail est bien vécu
La majorité des salariés d’Axa considèrent pouvoir organiser leurs horaires de travail (85%) et disposer d’un environnement de travail propice au télétravail (89%). 76% des répondants ont donné un avis favorable sur le management à distance pendant le confinement. 82% des salariés ont évalué favorablement la qualité de la connexion à distance. « Les conditions de télétravail sont bonnes mais restent à améliorer. Par exemple, 50% des salariés interrogés n’ont pas de deuxième écran. Le taux d’équipement est encore insuffisant », selon la CFE-CGC.
Les salariés ont également été interrogés sur le lien social. Appartenir à un collectif c’est avoir des objectifs communs pour 77% des collaborateurs d’Axa, faire des réunions Teams régulièrement pour 71% d’entre eux, travailler au moins un jour par semaine sur site pour 61%. Uniquement 26% des collaborateurs considère que cela passe par la participation à des réunions informelles hors temps de travail.
Le personnel administratif non manager souhaite pouvoir télétravailler davantage dans le futur afin d’améliorer l’équilibre entre la vie privée et professionnelle. Un quart des répondants souhaite pouvoir avoir néanmoins un certain nombre de jours de présence sur site pour « développer la créativité et favoriser la cohésion d’équipe ».
Le télétravail, une affaire de confiance
Environ 75% des salariés interrogés considèrent que le télétravail augmente la confiance avec leur manager. Ce taux descend à 64% quand on interroge les managers. Pour 25% des salariés, la confiance n’a pas changé, dont plus de la moitié s’estime davantage contrôlée par le management. L'étude révèle que 3% des salariés souffrent du manque de communication avec leur management.
La majorité ne voit aucun risque dans le travail à distance. En revanche, certains salariés ont exprimé une inquiétude sur une éventuelle externalisation ou délocalisation des activités.
Une épreuve pour les managers
Les managers sont aussi en demande de davantage de télétravail. Ils demandent plus de souplesse dans l’organisation de ce télétravail et des outils adaptés au management à distance. 72% s’estiment assez formés pour travailler à distance et 58% pensent que cela a augmenté la charge de travail.
Un tiers estime n’avoir aucune difficulté à manager à distance, mais les autres expriment des difficultés. Pour 40%, il est difficile de maintenir la cohésion d’équipe, la motivation et l’esprit d’équipe. 30% regrettent de ne pas pouvoir percevoir les signaux non verbaux et 20% ont des difficultés à détecter un collaborateur en difficulté ou à intégrer un nouvel arrivant. 65% de managers demandent un nombre de jours de présence sur site en concertation avec l’équipe.
Une perte de temps dans les transports
Les salariés ont également été invités à définir le travail sur site et le travail à distance. Le travail sur site permet de renforcer le lien social (22%) et la cohésion d’équipe (18%) mais c’est aussi une perte de temps dans les transports (25%). Le travail à distance c’est en revanche la possibilité de s’organiser (27%), la possibilité de mieux se concentrer (25%) et davantage de temps pour sa vie privée (21%).
La vente à distance en question
Le personnel commercial demande une simplification des outils. 64% d’entre eux souhaitent conserver la possibilité de réaliser des réunions ou des animations à distance afin de limiter les déplacements. 63% pensent que la formation sur le travail à distance et les outils ne sont pas à la hauteur. 14% se sentent inquiets sur une éventuelle mise en place d’une plateforme de la vente à distance. Ils souhaitent renforcer la vente à distance mais préfèrent la garder à leur main. La vente à distance ne doit pas remettre en cause les canaux de distribution habituels, selon la CFE-CGC.
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