Stéphane Dessirier : "Moduler le rendement plutôt que la garantie du fonds euros"

mercredi 24 janvier 2018
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Invité de l'Association nationale des journalistes de l'assurance (Anja), Stéphane Dessirier, directeur général du groupe MACSF, a, notamment, commenté les débats en cours sur les évolutions à venir en matière d'assurance vie. Selon lui, la modulation du rendement en fonction de la durée de détention est la piste à privilégier.

Lundi 22 janvier, les assureurs faisait partie des invités au grand rendez-vous de l'investissement productif organisé à l'Assemblée nationale. Dans la ligne de mire du gouvernement et des parlementaires, l'assurance vie et son encours de près de 1.600Mds d'euros qu'ils souhaiteraient réorienter pour partie vers les PME.

Dans le cadre de la loi PACTE, une consultation a été lancée le 15 janvier et doit s'achever le 5 février prochain. Les Français sont notamment interrogés sur « la modulation de la garantie des nouveaux contrats d’assurance-vie en fonds euros selon la durée de détention (avec garantie minorée en cas de détention sur une durée limitée, et garantie bonifiée en cas de détention longue, autour d’une durée pivot de 8 à 10 ans) ». A l'heure où nous écrivons ces lignes 70% des votants se montrent « d'accord » avec cette proposition.

A l'issue de la journée du 22 janvier, la Fédération française de l'assurance proposait par ailleurs « d’introduire la faculté optionnelle d’une modulation des garanties des fonds euros incitative à l’allongement de la détention ».

Stéphane Dessirier, directeur général du groupe MACSF ne partage pas cette orientation. « Les assureurs se distinguent des asset managers par cette capacité à garantir le capital. Casser la garantie permanente est une mauvaise idée. Cela reviendrait à banaliser l'assurance vie, a-t-il lancé devant l'Anja. Nous devons toutefois intégrer la problématique de duration amenée par le flat tax. Cette dernière pourrait conduire à plus de fluctuations sur les fonds euros ».

Il privilégie dès lors la possibilité de « moduler le rendement en fonction de la durée de détention du capital ». Le rendement pourrait par exemple être minoré les quatre premières années et majoré en cas de longue conservation des contrats.

Quant au financement des entreprises, le directeur général de la MACSF juge que Solvabilité 2 est trop pénalisant avec 39 centimes d'euro de capital pour 1 euro d'action investi. Il s'interroge par ailleurs sur la volonté des petites entreprises à voir affluer des capitaux susceptibles de prendre le contrôle de leurs structures estimant qu'elles privilégieront le financement par la dette.

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