Stratégie : Les chantiers de la MGEN pour retrouver la croissance
Diversification avec la Maif, nouveaux référencements, plan stratégique, le groupe MGEN a entrepris plusieurs chantiers pour se développer et améliorer son résultat technique.
Rolland Berthillier et Isabelle Hebert ont été nommés dirigeants effectifs du groupe MGEN il y a un an. Confrontée à une forte sinistralité, le mutuelle de la fonction publique a choisi de se rapprocher d’autres mutuelles pour constituer le groupe Vyv et d’ouvrir la voie de la diversification, avec la Maif.
« Nous sommes trop dépendants des produits financiers », affirme Rolland Berthillier, son président. La mutuelle de la fonction publique s'interroge sur son modèle économique et a présenté en assemblée générale le plan stratégique MGEN Demain. L'objectif de ce document auquel ont contribué une bonne partie des adhérents est de développer la performance économique et stimuler la croissance, entre autres.
La mutuelle avait décidé en 2016 de ne pas augmenter les cotisations pour l'année 2017, dans un contexte de renouvellement du référencement au ministère de l'Education Nationale. Suite au mauvais résultat technique de 2017, elle a décidé de réajuster les tarifs en 2018. « La hausse de cotisations sera comprise entre 0 et 5% en fonction du type de contrat », indique R. Berthillier.
D’autres dispositifs sont en place pour favoriser la gestion du risque et la maîtrise de la sinistralité. Le programme de prévention Vivoptim sera par exemple généralisé à l’ensemble des adhérents de la MGEN. Isabelle Hébert, directrice générale a également dit qu’ "il serait intéressant d’accrocher ce programme de prévention à Mes Docteurs", start-up spécialisée dans la téléconsultation, qui a été achetée par le groupe Vyv.
Référencée au ministère de l'Éducation nationale, la MGEN compte un grand nombre de seniors dans son portefeuille. « Si dans les années 1970 il y avait 4 actifs pour 1 retraité, aujourd'hui le rapport est de l'ordre d'1,2 actif pour 1 retraité », regrette Rolland Berthillier. 80% des enseignants sont couverts par la MGEN mais cette proportion chute à 50% chez les nouveaux enseignants.
L'enjeu pour le groupe est de séduire les "bons risques", afin de favoriser la mutualisation. Or, le multi-référencement au ministère de l’Education nationale favoriserait la démutualisation, selon R. Berthillier. En effet, la MGEN a été retenue à nouveau lors du renouvellement de la convention de référencement, mais pour les prochains sept ans, elle devra faire face à la concurrence, car CNP Assurances et Intériale ont également été retenues. Cependant, la MGEN n’a pas constaté pour l’instant d’impact sur son portefeuille. "Pour l'instant, nous constatons moins de départs naturels que pendant l'année dernière à la même période", affirme Isabelle Hébert. Le groupe MGEN continue à commercialiser les anciennes offres aux côtés de la nouvelle offre référencée. « Ceux qui sont déjà chez nous, ils ont du mal à aller vers les nouvelles offres », indique Rolland Berthillier, pour qui le modèle n’est pas tenable à long terme.
La MGEN continue à gérer le régime obligatoire en délégation de gestion pour les agents de l’Education nationale et cette délégation n’est pas remise en question, selon Rolland Berthillier. Le groupe MGEN lancera une nouvelle campagne publicitaire à la rentrée pour réaffirmer son positionnement.
Le groupe MGEN a été également retenu aux affaires sociales (ministères de la Santé, du Travail, des Sports) aux côtés de la Mutuelle Générale des Affaires Sociales (MGAS), le tenant historique. Ce nouveau référencement représente un potentiel de 45.000 personnes à couvrir et est donc un nouvel axe de développement pour la MGEN.
La diversification représente également un axe important. La MGEN a souhaité renforcer son partenariat historique avec Maif pour favoriser la vente croisée. Jusqu’à présent, la Maif distribuait uniquement l’offre Efficience santé de la MGEN aux personnes qui n’appartenaient pas à l’Education nationale. A compter de la rentrée, une expérimentation sera menée dans deux régions pour diriger les adhérents de la Maif vers MGEN lorsqu’ils ont des besoins d’assurance santé et vice-versa lorsqu’ils ont besoin d’une assurance dommages. L’idée est donc de capitaliser sur le positionnement affinitaire des deux mutuelles.
Le groupe MGEN compte également optimiser ses frais de gestion, chercher de nouvelles pistes de développement, contrôler les coûts et impacter la sinistralité. « Certains remboursements sont-ils toujours pertinents ? » S'interroge Rolland Berthillier, pour qui favoriser le maintien à domicile permettrait de diminuer l'hospitalisation.
Comme conséquence de la réforme du code de la Mutualité, le groupe MGEN a également besoin de faire évoluer sa filiale MGEN Filia, qui était partiellement substituée. Les contrats Efficience Santé et les contrats collectifs gérés par MGEN Filia seront transférés à la MGEN d’ici la fin de l’année. Dans MGEN Filia, il ne restera que l’assistance et l’aide à domicile. Le groupe a donc décidé de créer une Union de groupe mutualiste, nommé MGEN Partenaires, pour accueillir à la fois MGEN Filia, mais également la Mutuelle des Affaires Etrangères Européennes (MAEE) et éventuellement la Mutuelle des Sportifs avec laquelle la MGEN a initié des discussions. « L’UGM MGEN Partenaires est une porte d’entrée avant de rejoindre le groupe Vyv », a expliqué R. Berthillier. Cette UGM sera également un endroit de partage de services. La MGEN couvre plus de 50.000 enseignants à l’étranger, et les synergies avec la MAEE qui couvre le personnel des ambassades sont évidentes. L’offre de la MGEN à destination des expatriés sera revue d’ici la fin de l’année.
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