Télétravail : La FFA et quatre syndicats concluent un accord collectif
La FFA et quatre organisations syndicales ont conclu au bénéfice de la branche professionnelle de l’assurance un accord sur le télétravail qui vise à favoriser et sécuriser la pratique dans les entreprises du secteur.
Après 10 mois de discussions, la Fédération française de l’assurance et quatre syndicats (CFDT, CFE-CGC, CFTC et UNSA) viennent de conclure un accord sur le télétravail visant à « faciliter, sécuriser et intensifier » la pratique au sein des 260 sociétés d’assurances du marché (soit 149.000 salariés). Deuxième branche professionnelle à se doter d’un tel cadre, l’assurance compte aujourd’hui 9 entreprises sur 10 déjà dotées d’un accord d’entreprise.
« Les employeurs de la branche sont les plus avancés sur ce sujet », a rappelé Florence Lustman, la présidente la FFA, lors de la signature de l’accord au siège de la fédération. « Pour la profession, la possibilité de télétravailler est un levier d’attractivité même s’il ne faut pas être naïf. Il demeure des risques autour du télétravail, notamment autour de la perte du lien social, du droit à la déconnexion ou de l’isolement… Cet accord, qui confirme la très grande qualité du dialogue social au sein de la branche, doit servir de référentiel pour que les entreprises du secteur s’engagent dans le télétravail du mieux possible ».
Peut encore mieux faire
Si la conclusion de cet accord collectif est un premier pas pour la profession, notamment avec plusieurs mesures concrètes*, les organisations syndicales signataires restent néanmoins sur leur faim, évoquant notamment un accord tardif. « Nous aurions souhaité par exemple que la question du télétravail en circonstances exceptionnelles soit davantage développée », lance Thierry Tisserand, secrétaire général de la fédération CFDT Banque et Assurances.
« Nous aurions aimé que cet accord soit plus novateur et nous resterons vigilants sur l’évolution du mode de travail hybride », explique la représentante CFE-CGC. « Cet accord est un premier pas, mais il faut rester prudent sur certaines dérives, notamment quand le management de certaines entreprises se sert du télétravail comme récompense », indique pour sa part Muriel Tardito, côté CFTC.
Également présent pour la signature de cet accord, Laurent Pietraszewski, le secrétaire d’État auprès de la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, a salué de son côté la dynamique dans laquelle se sont engagés syndicats et FFA. « Cet accord pose un cadre en donnant les bases du télétravail aux petites entreprises tout en permettant aux grandes de revoir leurs pratiques. Ce texte n’a d’intérêt que s’il préserve la cadre collectif de travail », conclut-il.
*Plusieurs mesures concrètes de cet accord : • au moment du passage en télétravail, une période d’adaptation de 3 mois est aménagée afin que l’employeur et le salarié puissent se rétracter, sous réserve d’un délai de prévenance de 15 jours ; • en cas de refus d’accorder le télétravail, l’employeur doit motiver sa réponse dans les 30 jours ; • les entreprises peuvent désormais augmenter le forfait télétravail exonéré de charges sociales jusqu’à 13 euros/mois pour un jour de télétravail par semaine au lieu de 10 euros précédemment.
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