Des salariés du plateau téléphonique de Filassistance, une entreprise basée à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) et spécialisée dans l'assistance à la personne, ont entamé leur quatrième semaine de grève, a indiqué vendredi à l'AFP le syndicat FO.
De source syndicale, 44 salariés de cette entreprise de 150 employés, appartenant aux groupes d'assurance CNP et Swiss Life, sont en grève depuis le jeudi 9 mai pour protester contre leurs conditions de travail et la mise en place d'une prime variable, "sanctionnant l'absentéisme".
Sans donner de chiffre, Filassistance assure à l'AFP que le mouvement de grève est le fait d'une "part minoritaire" de son "plateau téléphonique". "Le conflit dure et je ne vois pas vraiment d'issue", a déploré auprès de l'AFP le secrétaire du CSE Marc Boyer (FO), éreintant une direction qui "joue la carte du pourrissement".
Celle-ci nie instaurer une "prime sanction" mais évoque une "prime pour valoriser l'assiduité" qui tiendra compte des "suspensions de contrat de travail", c'est-à-dire notamment des arrêts maladie, selon un document dont l'AFP a eu copie.
La grève a été reconduite vendredi jusqu'à la prochaine assemblée générale mardi, a indiqué Marc Boyer qui estime que cette prime est l'"élément déclencheur dans un contexte lourd".
La "fusion opérationnelle" entre Filassistance et Garantie Assistance, il y a "un an et deux mois", "a complètement désorganisé la boîte", selon lui, et "nettement dégradé les conditions de travail".
Pour preuve, d'après Marc Boyer, "28 salariés en CDI ont quitté l'entreprise en 2018", assure-t-il. Un chiffre contesté par la direction qui indique avoir "enregistré 18 départs" et souligne que le "turn-over" est "relativement important dans cette activité".
"Ce qui était une petite entreprise à dimension humaine et conviviale a été complètement transformé", dénonce ce responsable syndical qui critique une "façon de calculer la charge de travail délirante".
"Ils ne comptent que les appels entrants, ça ne correspond pas à la réalité", plaide Marc Boyer, citant par exemple l'"organisation de rapatriements" qui sont des "dossiers très chronophages". "En fait, ils voudraient que nous nous transformions en centre d'appel".
De son côté, la direction de Filassistance met en avant un "accord sur l'organisation du temps de travail" signé en mars. Celui-ci conduit notamment les chargés d'assistance, qui prennent leur poste par roulement pour "couvrir les besoins d'une activité 24h/24 et 7j/7", à "travailler 33 heures 45 au lieu de 35 heures sans réduction de salaire".
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