Assurance dépendance : Un marché à 500 millions d’euros par an pour les assureurs
Le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) Bernard Spitz a indiqué mardi que le marché de la dépendance représentait aujourd'hui 500 millions d'euros par an pour les assureurs, confirmant que les besoins atteindront en tout 30 milliards d'euros.
C'est "aujourd'hui un petit marché" pour l'ensemble des organismes d'assurance, a-t-il indiqué sur la radio BFM, citant le chiffre de 500 millions d'euros. Interrogé sur le montant de 30 milliards d'euros correspondant aux besoins de financement en matière de dépendance, M. Spitz a confirmé que c'était "l'ordre de grandeur de ce qu'il faudra mettre en place".
Mentionnant le coût de "22 milliards qui d'ores et déjà existe", dont 5 milliards concernent l'APA (Allocation personnalisée d'autonomie) par an, M. Spitz a ajouté que l'aide dispensée par les familles sur leurs propres revenus représentait "de l'ordre de 7 à 10 milliards".
Le ministre du Budget François Baroin avait indiqué dimanche que les besoins de financement en matière de dépendance étaient de l'ordre de 30 milliards d'euros, un chiffre pouvant varier en fonction de l'échéance et des projections démographiques retenues, selon lui.
Sur la réforme, le président de la FFSA s'est une nouvelle fois prononcé pour "une solution de complémentarité" entre le public (pour les plus démunis) et le privé (pour ce qui ont les moyens) et pour un système universel. Il a ajouté que toutes les solutions étaient sur la table, qu'elles passent par l'incitation ou l'assurance obligatoire, du type assurance automobile.
"Les assureurs ont une compétence et un savoir faire reconnus", a-t-il dit, 5 millions de Français possédant déjà un contrat avec une clause de dépendance. "On peut gérer dans le temps et sur une mutualisation d'un très grand nombre de gens. C'est exactement le modèle économique qui fait qu'on peut en faire un produit d'assurance", a-t-il expliqué. M. Spitz a pris exemple sur l'Allemagne qui réfléchit au "lancement d'un système assurantiel complémentaire".
Nicolas Sarkozy a annoncé la semaine dernière l'ouverture "d'une grande consultation" de six mois sur la prise en charge de la dépendance et des décisions "à l'été 2011". Promesse de campagne du président, la réforme de la dépendance doit remettre à plat le financement de la prise en charge des personnes âgées dépendantes, qui seront de plus en plus nombreuses dans les années à venir.
Elle pourrait aboutir, selon le chef de l'Etat, à la création d'un cinquième risque au sein de la Sécurité Sociale, aux côtés de la maladie, des accidents du travail, de la famille et de la vieillesse.
Paris, 23 novembre 2010 (AFP)
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