Assurance emprunteur : les banques britanniques de nouveau mises en cause
2,5 millions de nouvelles plaintes sont examinées contre les ventes abusives d'assurance de prêt.
Un régulateur britannique, l'Autorité de conduite financière (FCA), a ordonné aux banques de réexaminer 2,5 millions de plaintes liées aux ventes abusives d'assurances sur crédit ( "Payment protection insurance" (PPI), un scandale qui a déjà coûté l'équivalent de 20 milliards d'euros au secteur de la finance.
Ces assurances sont vendues pour soutenir un emprunteur qui se retrouverait dans l'incapacité de rembourser un prêt, immobilier ou autre, ou de faire face aux échéances liées à sa carte de crédit - à cause par exemple de la perte de son emploi, d'un accident ou d'une maladie.
Mais dans de nombreux cas, ces PPI comportaient des clauses cachées qui faisaient que l'emprunteur ne pouvait en bénéficier lorsqu'il en avait besoin. Des assurances ont aussi été vendues à des emprunteurs sans leur demander clairement leur avis.
Depuis une décision de justice en 2011 qui a fait jurisprudence, les prêteurs ont dû payer des indemnités massives aux emprunteurs au Royaume-Uni. "En trois ans, 16 milliards de livres (20 milliards d'euros) ont été reversées aux consommateurs, un montant sans précédent", a souligné Martin Wheatley, directeur général de la FCA dans un communiqué.
Quelque 13 millions de plaintes de consommateurs ont déjà été étudiées par les prêteurs, mais la FCA vient donc de leur ordonner d'en rouvrir "2,5 millions datant de 2012 et 2013 qui n'auraient pas été fixées de façon juste ou qui n'auraient pas entraîné de remboursements suffisants".
"Assurer que tous ceux qui ont subi des abus de vente de PPI soient traités justement, et payés si nécessaire, constitue une étape importante pour reconstruire la confiance dans les institutions financières", a ajouté la FCA.
Les banques britanniques sont confrontées à de nombreux scandales depuis la crise financière internationale, au cours de laquelle Londres a dû dépenser des milliards de livres pour sauver certaines d'entre elles, tandis que leur popularité s'effondrait dans l'opinion.
Dans le scandale des PPI, la banque Lloyds est celle qui a, de loin, le plus souffert: elle a enregistré des provisions de 10 milliards de livres (12,5 milliards d'euros) pour faire face aux indemnités versées ou à verser ultérieurement dans cette affaire.
La FCA a précisé qu'en plus des plaintes que les prêteurs vont devoir réexaminer, des courriers avaient été envoyés à 3,2 millions de clients potentiellement lésés supplémentaires, qui pourraient porter plainte à leur tour. Et deux autres millions de victimes potentielles recevront le même courrier dans les prochains mois.
AFP
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