Assurance emprunteur : Prévoir majore de 25% le segment Lemoine
Le groupe Prévoir a augmenté de 25% sa prime technique en assurance emprunteur sur le segment dit Lemoine non soumis à sélection médicale.
Le groupe Prévoir est présent sur le marché de l’assurance emprunteur par deux canaux. L’assureur propose un contrat dans son circuit salarié, qui s’adresse à une clientèle de classe moyenne. Par ailleurs, via son courtier grossiste Utwin, Prévoir distribue un produit un marque blanche.
Augmentations de 25%
« Après l’adoption de la loi Lemoine, nous nous sommes interrogés. Reste-t-on sur le segment Lemoine et à quelles conditions ? Les différentes études publiées présentaient des conclusions très disparates et annonçaient des impacts techniques de 0 à 200% en l’absence de sélection médicale. Après plusieurs simulations, nous estimons cet impact technique à 25% sur le segment Lemoine (des contrats couvrant des prêts de moins de 200.000 euros arrivant à échéance avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur), déclare David Dubois, directeur des partenariats et synergies du groupe Prévoir. Nous avons fait le choix de reporter uniquement sur le segment Lemoine la majoration technique estimée. Cela nous permet de continuer à proposer des prix compétitifs sur le marché alternatif, qui a connu une baisse régulière des tarifs ces dernières années ».
Évaluer les cumuls d'emprunt
La loi limite à 200.000 euros le montant emprunté par personne sans sélection médicale. Le directeur des partenariats et synergies du groupe Prévoir regrette qu’il n’y ait pas de « référentiel de place pour évaluer les cumuls d’emprunt d’un même emprunteur auprès de différents établissements bancaires ».
David Dubois considère que « les critères de tarification sont figés depuis longtemps » et que la loi Lemoine a obligé les acteurs à « revoir leurs pratiques afin de s’assurer que sur le segment Lemoine il n’y ait pas d’effet d’aubaine ».
Des règles plus strictes avec les courtiers
Afin de minimiser le risque d’anti-sélection, l’assureur a mis en place des règles plus strictes sur le courtage que sur le réseau salarié. Il se positionne uniquement sur les prêts pour l’achat d’une résidence principale. Il a également exclut les prêts in fine et les investissements locatifs. Prévoir refuse par ailleurs la reprise de contrats alternatifs, qui sont susceptibles d’avoir subi une surprime par le passé.
Pour les emprunteurs de plus de 50 ans, il ne couvre pas les contrats de moins de 10 ans sur les contrats sans sélection médicale. Toujours sur le segment Lemoine, l’assureur a resserré les conditions dans lesquelles il accepte de couvrir le risque. Il impose désormais une franchise minimale de 90 jours sur l’arrêt de travail.
L'assureur familial a mis en place un tableau de bord avec les courtiers sur le profil de risque des affaires nouvelles afin de mesurer les éventuelles déviations du profil de risque à la souscription. « Ce sont majoritairement des partenaires historiques et à ce stade nous n'avons pas constaté de déformation sur le segment Lemoine », tempère David Dubois.
« Quand on voit toutes les contraintes que l’on a mises à la souscription, l’emprunteur va s’orienter naturellement vers son bancassureur. J’ai le sentiment que le segment Lemoine sera à terme un segment uniquement bancaire », anticipe David Dubois.
Les clauses d'antériorité, "usine à problèmes"
Certains acteurs du marché vont encore plus loin et ont ajouté des clauses d’antériorité dans les contrats afin d’exclure du risque incapacité certaines pathologies antérieures à la souscription. David Dubois se montre circonspect : « Comment pouvez-vous prouver cela ? Nous ne sommes pas allés sur ce terrain-là. Ce sera une usine à problèmes et l’issue des litiges ne sera pas défavorable aux assurés », considère-t-il.
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