INFOGRAPHIES – Une étude publiée par Swiss Re montre un ralentissement de la croissance des primes d’assurance au niveau mondial en 2020. La France recule du 5e au 6e rang mondial sur le niveau de primes encaissé.

En 2020, le secteur de l'assurance dans le monde a encaissé quelques 6.287Mds de dollars de primes (5.310Mds d'euros) selon une étude publiée par Sigma, l'institut de recherche de Swiss Re. Malgré la pandémie qui a touché le monde entier, la baisse du chiffre d'affaires mondial de l'assurance est contenue (-1,3% par rapport à 2019). « Le secteur de l'assurance a connu une baisse des primes plus modérée pendant la crise du Covid-19 que pendant la crise financière mondiale de 2008-09 », pointe le rapport de Sigma.

Dans le détail, ce léger repli est imputable au segment vie. Ce dernier perdait ainsi 4,4% de chiffre d'affaires quand le segment non-vie croissait de 1,5% en 2020 (voir infographie ci-dessous).

En vie, le réassureur explique la contraction des primes encaissées par « une faiblesse de l'activité épargne en assurance vie liée à la crise sanitaire ». Un constat qui reflète ce qui s'est passé sur le marché français. Les épargnants ont en effet privilégié les placements réglementés extrêmement liquides à l'assurance vie. La décollecte nette avait ainsi atteint 6,5Mds d'euros en 2020. Un record depuis 2012. Pour autant, Swiss Re anticipe pour 2021, « une amélioration modérée de la rentabilité du secteur vie aux niveaux d'avant la pandémie avec une reprise dans tous les métiers ».

L'Allemagne passe devant la France

Sur le segment non-vie, la pandémie a eu l'effet inverse. La crise a finalement amené à une prise de conscience de leur couverture par les assurés. « Notre enquête auprès des consommateurs sur 12 marchés d'Asie-Pacifique au début de 2021 a révélé que beaucoup se sentent sous-assurés et visent à acheter plus de protection, malgré un taux de détention déjà élevé. Pour les entreprises aussi, les perturbations causées par la pandémie ont accru la sensibilisation à la chaîne d'approvisionnement et à la cyber des risques », indique Sigma. La conséquence est donc une hausse de la demande d'assurance et donc de l'activité, notamment sur la santé et la prévoyance dont le chiffre d'affaires mondial a grimpé, respectivement, de 1,9% et 1,7%.

En Europe, les principaux marchés de l'assurance ont connu des fortunes diverses. Le niveau de primes total, ajusté de l'inflation, engrangé en France et au Royaume-Uni a baissé respectivement de 13,3% et 8%. En Allemagne le secteur a enregistré une hausse de son chiffre d'affaires de 1,2%. La France cède ainsi sa 5e place mondiale à son voisin outre-Rhin.

Cap sur les 7.000Mds de dollars

Le marché mondial devrait retrouver des couleurs dès cette année 2021. L'institut de recherche prévoit une hausse de l'activité de 3,3% cette année et de 3,9% en 2022. Le chiffre d'affaires mondial devrait alors dépasser les 7.000Mds de dollars.

« La reprise économique attendue en 2021 et 2022 est en passe de se matérialiser, et c'est un facteur clé pour la croissance des primes d'assurance à travers le monde. Le principal marché à surveiller est la Chine, où la croissance économique se poursuit à un rythme soutenu. La sensibilisation des consommateurs est clairement un moteur de croissance important et cela a été entraîné par la pandémie. Qu'il s'agisse d'une assurance médicale privée ou d'une interruption de la chaîne d'approvisionnement pour les entreprises, les gens sont devenus beaucoup plus conscients de ce qu'est l'assurance et de la façon dont elle peut les aider à sortir résilients d'une telle crise », conclut Jerome Haegeli, chef économiste groupe de l'Institut Swiss Re.