Aviation : La Réunion Aérienne veut accélérer en France
Avec un exercice 2021 en progression, La Réunion Aérienne veut désormais devenir plus significatif sur le marché français de l’aviation. L’opérateur cherche également à élargir son panel d’assureurs à des acteurs internationaux.
Avec une reprise partielle du trafic aérien, La Réunion Aérienne (LRA) a vu son niveau de primes progresser sur l’année 2021 pour s’établir à 208M$* (contre 191,3M$ en 2020). Le spécialiste de l’assurance aviation enregistre également sur l’année un ratio combiné en nette amélioration à 94,5% (contre 108% sur l’exercice précédent).
Côté actionnariat, celui de LRA reste inchangé, même si la structure a enregistré en 2021 une légère recomposition des capacités de souscription entre membres du tour de table. Ainsi, MMA a réduit sa capacité de 30 à 20%, quand SMA a augmenté la sienne pour atteindre les 20% (voir graphique ci-dessous).
« La volonté de SMA d’augmenter ses capacités de souscription est un bon signal pour LRA. C’est une forme de consolidation de nos acquis qui doit nous permettre de devenir plus fort sur le marché Français. Nous avons redéployé nos compétences et nous sommes désormais prêts à prendre des apéritions et des positions plus significatives dans l’Hexagone », précises Christophe Graber, directeur général de La Réunion Aérienne et Spatiale.
Élargissement du panel
La structure indique également rester ouverte à l’élargissement de son panel, y compris à l’international, tout en gardant notre encrage français. « Un acteur américain serait par exemple une bonne option avec la possibilité d’ouvrir LRA au marché mondial de l’aviation. Nous avons aujourd’hui identifié 2 ou 3 trois cibles, mais nous devons veiller à garder notre logique de tour de table avec un nouvel entrant qui soit compatible avec les actionnaires actuels », poursuit Christophe Graber. « Dans un marché sous-jacent de l’aviation qui se concentre (fournisseurs, fabricants, courtiers, etc), les assureurs restent encore fragmentés avec des surcapacités. Même si nous sommes un 'monoliner', notre structure est ouverte et peut consolider de nouvelles capacités. Je suis convaincu qu’il vaut mieux un acteur extrêmement technique plutôt que nombre d’acteurs non-spécialistes… ».
Reprise délicate
Dans un marché de l’assurance aviation qui s’inscrit dans une logique de reprise d’activité graduelle. Même s’il y a eu peu de défaillances de compagnies et peu de sinistres ces deux derniers exercices, « les reprises sont toujours délicates », note Christophe Graber.
Face à une recomposition du marché qui est en train de s’opérer, notamment autour des problématiques de RSE et d’empreintes carbones, les professionnels vont ainsi devoir anticiper une transition technologique qui va bouleverser tout un tas de facteurs : certifications, fabrication et sécurité des appareils, temps de parcours, prix des billets, volumes de voyageurs, etc, et in fine l’appréciation du risque. « Nous sommes donc très attentifs aux évolutions de l’écosystème aviation dans son ensemble et aux conséquences qu’elles pourraient avoir directement ou indirectement sur le marché de l’assurance », poursuit le DG de La Réunion Aérienne & Spatiale.
De manière plus technique, des interrogations demeurent également. « L’année 2021 a vu pour la première fois un sinistre RC aérienne dépasser les 100M$ pour un accident de circulation sur le tarmac. L’hyperinflation des sinistres, notamment aux USA, reste un problème lourd, mais pour l’heure le marché s’établit à des niveaux de prix techniquement correctes et robustes. Malgré des expositions en hausse pour plus de 80% des airlines dans le monde, le marché dispose du niveau de capacités d’assurance nécessaire », indique ensuite Christophe Graber.
LRS en progression
Du côté de La Réunion Spatiale, là aussi l’année 2021 est repassée au vert. L’opérateur enregistre un niveau de primes en hausse à 17,8M$ (contre 16,9M$ en 2020). Seule ombre au tableau, le ratio combiné qui s’établit à 153%, en forte dégradation sur un an (95,5% sur l’exercice 2020).
*113M$ en Airlines / 71M$ en Aérospace / 24M en aviation générale
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